Vidéo. Phia Ménard défie le pouvoir patriarcal
Née homme en 1971, celle qui deviendra plus tard Phia Ménard s’initie d’abord à la jonglerie, au jeu d’acteur et à la danse contemporaine, avant de fonder en 1998 la compagnie Non Nova. Transformant son corps en celui d’une femme en 2008, sa recherche sur l’« Injonglabilité Complémentaire des Éléments » la conduit à explorer la glace, l’eau, l’air et leurs influences sur les comportements humains.
Saison Sèche, présenté cette année au festival d’Avignon, poursuit ce cycle organique après, entre autres, P.P.P. (2008), Vortex (2011), Belle d’Hier (2015), Les Os Noirs (2017) ou encore Et In Arcadia Ego présenté cet hiver à l’Opéra Comique.
Phia Ménard a répondu aux questions de Laurent Goumarre lors du point presse. Profession Spectacle vous en livre les meilleurs extraits.
Présentation de Saison Sèche
La scène est une architecture. Boîte, espace confiné, zone d’enfermement. La blancheur y est aseptisée. Dedans, sept femmes se débattent. Des murs, le spectateur croit cerner de minuscules ouvertures et du plafond, sentir un mécanisme qui répond à chaque geste déplacé. Une structure vivante comme un incessant rappel à l’ordre… Mais cela serait sans compter que les corps sont corps et frissonnent, trépignent, convulsent. Petit à petit quelque chose opère, un rituel naît.
Empruntant à la danse, aux arts plastiques, au théâtre, au cinéma anthropologique, constituant ainsi un univers artistique protéiforme, Phia Ménard entraîne le public dans une expérience tellurique qui va le plonger au coeur des combats contre les normes, au coeur des revendications pour des identités libres. Il est question de défier le pouvoir patriarcal, de s’extraire de l’assignation des genres, en apportant de nouveaux gestes, de nouveaux rituels poétiques qui vont nourrir notre imaginaire.