Vidéo. Ahmed El Attar s’attaque aux violences intra-familiales en Égypte
Après une formation théâtrale à l’Université américaine du Caire et des études en gestion culturelle à Paris, Ahmed El Attar poursuit son parcours aux États-Unis à l’occasion de résidences artistiques. Usant de nombreux registres, de la littérature classique à la culture populaire, ses pièces tiennent à distance les conventions du théâtre.
Depuis 2000, il monte ses propres spectacles tout comme des oeuvres composites, parmi lesquelles F**K Darwin ou comment j’ai appris à aimer le socialisme, De l’importance d’être un arabe, The Last Supper et Avant la révolution en 2017. Outre ses activités d’auteur dramatique et metteur en scène, Ahmed El Attar est très présent sur la scène égyptienne grâce à la mise en oeuvre d’une structure de production, d’un studio.
Ahmed El Attar, qui présente cette Mama dans le cadre du festival, a répondu aux questions de Laurent Goumarre lors du point presse. Profession Spectacle vous en livre les meilleurs extraits.
Présentation de Mama
Après La vie est belle ou attendant mon oncle d’Amérique en 2000 et The Last Supper présenté au Festival d’Avignon en 2015, le metteur en scène Ahmed El Attar poursuit son observation de la famille égyptienne et de ses liens complexes aux structures de pouvoir.
Dans Mama, si la mère est la figure centrale, c’est plus largement les dynamiques d’autorité, de concurrence et de domination qui y font rage. S’accordant sur l’oppression des femmes dans la société arabe, le metteur en scène nous propose néanmoins de décaler notre regard et de voir les rapports faussés, contradictoires et parfois malsains que ces dernières entretiennent avec leurs pères et leurs fils. Leur bataille constante pour contrôler la progéniture mâle devient vengeance inconsciente vis-à-vis de la société patriarcale, et terreau des mêmes monstres oppresseurs. Père, fils et petits-enfants ne sont alors que les figurants d’un drame où la violence insidieuse du matriarcat domestique fait surface