Spike Lee : “Je suis honoré d’être la première personne de la diaspora africaine à assurer la présidence du jury de Cannes”
Spike Lee a été choisi pour présider le jury du 73e Festival de Cannes, qui se tiendra du 12 au 23 mai 2020. À l’annonce de cette nomination, le réalisateur américain s’est fendu d’une longue déclaration, que nous reproduisons in extenso.
Déclaration
Tout au long de ma vie, les événements heureux me sont arrivés de façon inopinée sans que je m’y attende. Quand on m’a appelé pour devenir président du jury de Cannes en 2020, je n’en suis pas revenu, j’étais à la fois heureux, surpris et fier.
À titre personnel, le Festival de Cannes (outre le fait qu’il soit le plus grand festival de cinéma au monde – sans vouloir offenser qui que ce soit) a eu un impact énorme sur ma carrière de cinéaste. On pourrait même aller jusqu’à dire que Cannes a façonné ma trajectoire dans le cinéma mondial.
Tout a commencé en 1986. Mon premier long-métrage, She’s Gotta Have It (Nola Darling n’en fait qu’à sa tête), a remporté le Prix de la jeunesse à la Quinzaine des Réalisateurs. Le film suivant, en 1989, Do the Right Thing, était en sélection officielle, et en compétition. Et je n’ai ici ni le temps ni la place pour décrire l’explosion cinématographique que cela a engendré et se fait encore sentir trente ans plus tard.
Puis Jungle Fever, en 1991 en compétition, Girl 6, en 1996 hors compétition, Summer of Sam, en 1999 à la Quinzaine des Réalisateurs, Ten Minutes Older, en 2002 au Certain Regard.
Et enfin la présence de BlacKkKlansman, en 2018 en compétition, où il a remporté le Grand Prix, est devenue la rampe de lancement de sa sortie en salles dans le monde entier et m’a valu de remporter l’Oscar du meilleur scénario.
Donc, pour ceux qui tiennent les comptes, cela fait sept « Spike joints » à avoir été sélectionnés.
Pour couronner le tout, je suis honoré d’être la première personne de la diaspora africaine (États-Unis) à assurer la présidence du jury de Cannes et d’un grand festival.
La famille Lee remercie sincèrement le Festival de Cannes, Pierre Lescure et Thierry Frémaux, ainsi que le merveilleux public français qui soutient ma carrière cinématographique depuis quatre décennies.
Je porterai toujours dans mon cœur cette relation particulière.
Peace and Love,
SPIKE LEE
Da People’s Republic Of Brooklyn, New York