Sophie Paul Mortimer joue “Les Règles du savoir vivre dans la société moderne” de Lagarce
L’actrice Sophie Paul Mortimer interprète Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne, ultime texte de Jean-Luc Lagarce (1957-1995) avant sa mort. Elle est assistée à la mise en scène par Roger-Daniel Bensky.
Dossier de presse
Présentation de la pièce
« Naître, ce n’est pas compliqué. Mourir, c’est très facile. Vivre, entre ces deux événements, ce n’est pas nécessairement impossible. Il n’est question que de suivre les règles et d’appliquer les principes pour s’en accommoder, il suffit de savoir qu’en toutes circonstances, il existe une solution, un moyen de réagir et de se comporter, une explication aux problèmes, car la vie n’est qu’une longue suite d’infimes problèmes, qui, chacun, appelle et doit connaître une réponse. » Jean-Luc Lagarce
Appuyé sur le livre des convenances, des usages et des bonnes manières, faisant toujours référence, sans jamais rien laisser passer de sa propre nature intime, cette bête incontrôlable qui ne laisse parler que son cœur, c’est bien risible, faisant toujours référence et ne voulant pas en démordre, à la bienséance, l’étiquette, les recommandations, le bon assortiment des objets et des personnes, le ton et l’ordre, on se tiendra toujours bien, on sera comme il faut, on ne risquera rien, on n’aura jamais peur.
À propos de la pièce
Cette pièce a été écrite à partir du manuel Usages du Monde – Règles du savoir-vivre dans la société moderne, écrit en 1889 par la Baronne Staffe. C’est un jeu de langage, de répétitions autour de ce qui est « borné » et prescrit par une société adossée à des rituels qui rassurent et repoussent les assauts de la mort. Il n’y a pas à réfléchir et c’est rassurant. Les références sont d’une autre époque, celle de la fin du XIXe siècle. On sent chez l’auteur une gourmandise pour ces usages surannés, qu’ils traitent des fiançailles, des baptêmes ou autre.
Ecrit en 1994, c’est le dernier texte de Jean-Luc Lagarce (1957 – 1995), qui sera publié en 2000 aux éditions Les Solitaires Intempestifs fondées par l’auteur et François Berreur.
Note d’intention du metteur en scène
AINSI QUE CELA N’EN FINIT JAMAIS DE SE PASSER
Domaine par excellence où l’on pénètre parfois dans la relation paradoxale entre l’être et le paraître, le Théâtre nous offre aussi des ovnis de scène qui donnent aux bateleurs bien du fil à retordre. Cette pièce, sans conteste, en est un. Au premier niveau, et de façon on ne peut plus explicite, c’est le déroulement solennel et piquant d’un immense protocole des mœurs d’une époque révolue : une Dame (dont l’auteur ne révèle point le nom) va passer jouissivement en revue tous les devoirs et tous les interdits à propos des grands événements marquants de la vie en société, à savoir la naissance, le baptême, les fiançailles, le mariage, les noces d’argent et d’or, et le deuil. Elle le fera, cette Dame — espèce d’Adam(e) au féminin nommant tous les animaux sociologiques de la Création — en alternant entre une posture de pythie et celle d’une maîtresse de demeure seigneuriale un tantinet maniaque et excentrique. Mais d’aveux personnels, nul signe, car sa substance même se confond totalement avec le protocole qu’elle déploie rituellement et de manière plénière devant nous.
Or, suivre docilement les rails du texte en s’interdisant tout écart ludique serait injouable et rendrait la parole même du personnage inécoutable. De ce fait, le travail que nous avons fait avec Sophie Paul Mortimer vise à la fois à contre-mailler le texte afin de structurer clairement les étapes de la narration et à le démailler avec un brin de folie pour laisser s’ouvrir des espaces d’interrogation et de vide fécond où le jeu puisse rejaillir.
Tel, du moins, est le sens du spectacle que nous vous proposons.
Roger-Daniel Bensky
Renseignements & Distribution
Durée : inconnue
Texte : Jean-Luc Lagarce
Mise en scène : Roger-Daniel Bensky et Sophie Paul Mortimer
Lumières : Gerard Karlikow
Costume : Gaëlle Lépinay et Valentine Le Sech
Avec Sophie Paul Mortimer
Tournée
– Du 1er octobre 2019 au 13 janvier 2020 : Studio Hébertot (Paris)
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Crédits photographiques : Richard Baltauss