Sainte-Sévère (Indre) célébre Jacques Tati et 70 ans de « Jour de fête »

Sainte-Sévère (Indre) célébre Jacques Tati et 70 ans de « Jour de fête »
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Le village de Sainte-Sévère dans l’Indre (800 habitants) célèbre à partir de samedi et jusqu’au 1er octobre les 70 ans du tournage de Jour de fête par Jacques Tati (1907-1982) qui y incarne un facteur benêt et débonnaire. Pour l’occasion, Pierre Richard promènera sa silhouette lunaire samedi et dimanche dans le village berrichon en fête, en hommage vivant et souriant à Tati, maître du burlesque nostalgique.

Des projections permettront de découvrir les trois versions du film : en noir et blanc, en version colorisée au pochoir (1964) et restaurée en couleur (1995). Entre autres festivités, un festival de court métrage mettra l’humour anglo-saxon à l’honneur du 3 au 5 août.

Hollywood-sur-Indre

Tout comme « Françoué » le facteur, saisi par la passion de la distribution frénétique du courrier « à l’américaine » avec les moyens du bord, Sainte-Sévère prend durant l’été 1947 des airs d’Hollywood-sur-Indre pour un tournage à petit budget. Pour l’occasion, les Sévérois sont invités à enfiler leurs habits du dimanche et à venir jouer leur propre rôle.

À dessein, malgré leurs réticences à sortir leurs costumes de la naphtaline, Tati choisit d’habiller les figurants d’occasion avec leurs vêtements noirs : « La couleur arrivait avec les forains et leurs baraques, le manège et les chevaux de bois. Quand la fête était terminée, on remettait la couleur dans les grandes caisses et elle quittait le petit village », expliquait le comédien et réalisateur.

Un hommage réciproque entre Tati et Sainte-Sévère

Dans le film devenu culte, l’employé des PTT des années d’après-guerre est entraîné dans sa folie douce par des forains de passage… Les saltimbanques de l’équipe de tournage, eux, ont enrôlé le village dans un rêve de cinéma, dont il ne s’est jamais vraiment réveillé.

Il est vrai que Jour de fête devait remporter en 1949 le prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise et le Grand prix du cinéma français l’année suivante, mettant sur les écrans et pour très longtemps le petit village berrichon. « Cet événement a marqué à jamais les esprits des Sévérois : notre village est devenu une vedette de cinéma », constate le maire de Sainte-Sévère François Daugeron.

Accueilli avec bonhomie à Sainte-Sévère où il s’était réfugié pendant la guerre pour échapper au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne, Jacques Tatischeff, dit Tati, a voulu avec Jour de fête rendre hommage à l’hospitalité villageoise. Pour le remercier à leur tour, les Sévérois ont érigé une statue à Tati-« Françoué », képi de facteur éternellement vissé sur la tête. Une « Maison de Jour de fête » propose même au visiteur de revivre l’aventure avec notamment la reconstitution du bureau de poste et d’un studio de cinéma de l’époque.

Source : AFP
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