RIP. Nicanor Parra, poète chilien, est mort à l’âge de 103 ans (1914-2017)
S’il est un écrivain chilien qui sort des cadres, il s’agit bien du héraut autoproclamé de l’anti-poésie, Nicanor Parra. Ce dernier, qui s’était retiré depuis plusieurs années dans la petite ville balnéaire de Las Cruces, refusant toute interview, vient de mourir à l’âge de 103 ans. L’annonce a été faite ce jour par le ministre de la culture du Chili Ernesto Ottone, qui déplore « la perte du plus grand anti-poète du monde. 103 années de génie ».
Lauréat de nombreuses récompenses dans son pays, Nicanor Parra a notamment remporté en 2011 le prestigieux Prix Cervantes, considéré comme le prix Nobel de la littérature hispanique.
La présidente de la République du Chili, Michelle Bachelet, a également réagi sur son compte Twitter, en évoquant la perte « de l’un des plus grands auteurs de l’histoire de notre littérature et une voix singulière de la culture occidentale ».
Biographie (avec AFP)
Parra est né le 5 septembre 1914 à San Fabian de Alico, dans la région de Chillan, au sud du Chili, dans une famille modeste qui a donné plusieurs artistes célèbres, comme sa sœur Violetta Parra, l’auteur de « Gracias a la vida », chanson popularisée par Mercedes Sosa et Joan Baez.
En 1937, ce physicien et mathématicien de formation publie ses premiers poèmes (Cancionero sin nombre) et reçoit deux bourses pour étudier deux ans à la Brown University (Etats-Unis) et à Oxford (Royaume-Uni). A son retour, il enseigne la physique, dirige l’École d’ingénierie de l’Université du Chili puis enseigne la littérature.
Il devient célèbre en 1954 avec ses Poèmes et Antipoèmes, acte de naissance de son « antipoésie », écriture irrévérencieuse, mondaine et simple à la fois, cherchant à faire sortir la poésie de son carcan et qui a caractérisé son œuvre.
