RIP. Mathieu Riboulet, écrivain et réalisateur, est mort (1960-2018)
L’écrivain Mathieu Riboulet, auteur à la fois sensible et radical, lauréat du prix Décembre en 2012 pour Les Œuvres de la miséricorde, est décédé lundi à l’âge de 57 ans des suites d’un cancer, a annoncé mardi son éditrice à l’AFP. « Mathieu Riboulet est mort lundi à Bordeaux où il était hospitalisé », a indiqué Colette Olive, co-fondatrice et éditrice chez Verdier.
[avec AFP]
Fils de l’architecte Pierre Riboulet, Mathieu Riboulet a d’abord été réalisateur avant de se lancer dans l’écriture. Il est l’auteur d’une quinzaine de titres, la plupart édité chez Verdier, l’éditeur notamment de Pierre Michon. Installé entre Paris et la Creuse (où a vécu sa famille), l’écrivain confiait récemment au journal La Montagne : «
« Je suis désormais, comme nombre d’entre nous, très au-delà de l’accablement en ce qui concerne « notre époque. […] Notre prise sur le cours des choses est infime, pour ne pas dire nulle. La seule possibilité qui s’offre à moi est de faire du mieux que je peux là où je suis pour que rien ne se perde de ces décompositions infâmes qui nous grignotent, que tout soit consigné, pour la suite, pour ceux d’après, ou pour quand ça sera encore pire ou quand il aura fallu qu’on s’affronte. »
En 2015, il avait co-signé avec l’historien Patrick Boucheron, Prendre dates, recueil de réflexions croisées, nées de l’onde de choc provoquée par l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015.
Il est également l’auteur de Entre les deux il n’y a rien, un récit, mi-essai, mi-fiction, sur les mouvements de contestation des années 1970 à Paris, Rome et Berlin ou encore de L’amant des morts, livre sur le sida récompensé en 2008 par un prix de la SGDL (Société des gens de lettres) et en 2009 par le prix de l’Estuaire.
Photographie de Une – Mathieu Riboulet (Duvette Benoît – Wikipédia)