RIP. Hervé Ghesquière, journaliste nordiste et ex-otage en Afghanistan (1963-2017)
Hervé Ghesquière, journaliste à France Télévisions, est mort hier d’un cancer, mercredi 14 juin, à l’âge de 54 ans. Journaliste engagé sur les grands théâtres d’opération, il s’est fait connaître du grand public lorsqu’un groupe taliban le kidnappa, avec son confrère Stéphane Taponier, entre 2009 et 2011. En tout, il restera prisonnier 547 jours ; ce nombre marquant est par ailleurs le titre qu’il donne à l’ouvrage retraçant sa captivité.
« C’est avec une profonde émotion que j’ai appris la mort d’Hervé Ghesquière, journaliste à France Télévisions, ce mercredi, à l’âge de 54 ans, a rendu hommage Françoise Nyssen, ministre de la culture. Homme de conviction et de terrain, Hervé Ghesquière incarnait la figure du journaliste engagé. »
Engagé à la vie à la mort
Pour les journaux et magazines de France Télévisions, il réalise de nombreux grands reportages, couvrant notamment les conflits en Croatie, en Bosnie ou au Rwanda. Il a notamment publié La blessure : Sarajevo, la vie après la guerre paru en 2016.
Depuis 2012, il était journaliste pour le magazine « Envoyé spécial » et s’impliquait sans relâche dans la défense des otages français à l’étranger.
Une de ses dernières interventions publiques intervient lorsque Marine Le Pen publie sur Twitter les photographies de victimes du groupe terroriste Daech. Il avait alors publié une tribune dans le journal Le Monde, pour clamer sa colère : « Je suis à la fois révolté et écœuré par cette ignominie. Comment avez-vous pu avoir l’idée d’utiliser ces images horribles diffusées par l’Etat islamique au bénéfice de votre propre propagande ? […] L’utilisation de ces photos est une abomination, une atteinte à la dignité humaine et une insulte à toutes les victimes du terrorisme. »
Élodie NORTO