RIP. Didier Lockwood, violoniste de jazz, est mort d’une crise cardiaque
Le célèbre violoniste de jazz français Didier Lockwood est mort dimanche d’une crise cardiaque à Paris, à l’âge de 62 ans, laissant un grand vide sur la scène musicale en France et à l’étranger. « Son épouse, ses trois filles, sa famille, son agent, ses collaborateurs et sa maison de disques ont la douleur de faire part de la disparition brutale de Didier Lockwood dans sa 63e année », indique le communiqué transmis par son agent à l’AFP.
[avec AFP]
Le musicien avait participé à un concert la veille au soir dans une salle de jazz parisienne, le Bal Blomet. Didier Lockwood était marié à la soprano française Patricia Petibon.
Considéré comme son fils spirituel par le violoniste Stéphane Grappelli, qui joua notamment avec Django Reinhardt, Didier Lockwood a été un grand représentant du jazz français à travers le monde lors d’une carrière marquée par près de 4 500 concerts et plus de 35 enregistrements.
Musique sans frontières et sans a priori
« Profondément généreux et communicatif, il va manquer à ses amis, à la musique, à tous les enfants qu’il avait envie d’éclairer avec sa passion », a déclaré à l’AFP la ministre de la culture Françoise Nyssen, qui l’avait connu comme vice-président du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle. « Il voulait faire de la musique sans frontières et sans a priori », a ajouté la ministre.
Né le 11 février 1956 à Calais, dans le nord de la France, dans une famille franco-écossaise, fils d’un professeur de musique, Didier Lockwood s’était intéressé très tôt à l’improvisation grâce à son frère aîné Francis, pianiste de jazz.
À 17 ans, le violoniste avait fait ses débuts au sein de Magma, alors le groupe phare du rock progressif en France. Il s’est ensuite engagé dans de nombreux projets et rencontres dans divers styles: jazz-fusion électrique, jazz acoustique, jazz manouche, jazz et musique classique.
Au cours de sa carrière, Didier Lockwood a créé deux opéras, des concertos pour violon, un concerto pour piano et orchestre, des poèmes lyriques et bien d’autres pièces symphoniques, sans oublier des musiques de films et de dessins animés. Il a notamment créé le spectacle Le Jazz et la diva avec sa première épouse, la chanteuse lyrique Caroline Casadesus.
Un pédagogue généreux et un défenseur des arts
« Didier, c’était M. 100.000 volts. Je n’arrive pas à réaliser, a confié son agent Christophe Deghelt. On avait énormément de projets en cours. Il venait d’enregistrer un disque avec son épouse Patricia Petibon ».
Didier Lockwood était très impliqué dans l’éducation à la musique : auteur d’une méthode d’apprentissage du violon jazz, il avait créé en 2001 le Centre des musiques Didier Lockwood à Dammarie-les-Lys, dans la région parisienne, une école d’enseignement de l’improvisation. Le jazzman avait par ailleurs remis au gouvernement en 2016 un rapport sur l’apprentissage de la musique.
Didier Lockwood venait d’entamer une tournée pour présenter son dernier album, Open doors, publié en novembre 2017 et enregistré avec André Ceccarelli, Romain Antonio Farao et Darryl Hall.
« Ce n’est pas qu’un grand violoniste qui se tait aujourd’hui, c’est un défenseur de la musique et des arts qui fut pour moi un ami éclairé, un roi de cœur », a déclaré François Lacharme, président de l’Académie du Jazz et de l’école de Didier Lockwood, dans un communiqué à l’AFP.
Photographie de Une – Didier Lockwood, le 3 mars 2008 à la Mutualité à Paris (crédits : Marie-Lan Nguyen / Wikipédia)