Quand des personnalités réelles nourrissaient la créativité des artistes…
Nombreux sont les personnages fictifs célèbres qui ont pour inspiration des personnalités bien réelles. En écho à de nombreux articles sur ce sujet, Profession Spectacle vous propose de découvrir quelques-unes de ces figures majeures, parmi les plus célèbres : Dorian Grey, Indiana Jones, James Bond ou encore Sherlock Holmes, tous ont marqué la littérature ou le cinéma, et tous ont une origine réelle.
Dorian Grey (Oscar Wilde)
Le portrait de Dorian Grey, fameux roman d’Oscar Wilde, raconte l’histoire d’un homme qui vend son âme pour préserver sa beauté et sa jeunesse. Le personnage principal du roman serait inspiré de John Gray, poète proche d’Oscar Wilde. À la parution de l’œuvre, la référence évidente du personnage suscita un froid entre les deux amis.
Norman Bates (Robert Bloch – Alfred Hitchcock)
Le protagoniste de Psychose, Norman Bates (magnifiquement interprété par Anthony Perkins), de même que Leatherface dans Massacre à la tronçonneuse, ou encore Buffalo Bill dans Le silence des Agneaux, se fondent tous sur un seul et même homme : Ed Gein. Ce dernier était un homme à tout faire et un tueur en série ; son projet était notamment, comme dans Le silence des agneaux, de faire un vêtement pour femme à base de peau humaine…
Indiana Jones (George Lucas)
Ce personnage a été principalement inspiré d’un professeur de Yale, Hiram Bingham III, historien de l’Amérique latine avant de devenir gouverneur, puis sénateur du Connecticut. Explorateur insatiable, il découvrit la cité inca de Machu Pichu en 1911, qui eut presque aussitôt un retentissement mondial. En 1948, il publia La cité oubliée des Incas, récit qui narre son périple ; un film intitulé Secret des Incas fut réalisé à ce sujet en 1954.
James Bond (Ian Fleming)
On pense que l’inventeur de James Bond, Ian Fleming, s’inspira de l’agent secret Forest Yeo-Thomas ; ce dernier appartenait au Special Operations Executive (SOE) durant la Seconde Guerre mondiale. Il rendait compte directement à Churchill. Capturé et torturé par la gestapo, il parvint à s’évader d’un camp de concentration, après plusieurs tentatives avortées – notamment avec Stéphane Hessel. Une rue de Paris et une place de La Garenne-Colombes portent son nom. D’autres sources mentionnent une autre figure : le chanteur Hoagy Carmichael.
Sherlock Holmes (Arthur Conan Doyle)
Conan Doyle se serait inspiré du Dr. Joseph Bell, de l’université d’Edimbourg, qu’il connaissait personnellement pour avoir suivi ses cours. Joseph Bell était réputé pour déduire les souffrances des gens d’un simple coup d’œil et aida la police dans plusieurs enquêtes dont l’affaire Ardlamont. Le médecin a même préfacé l’un des livres de son élève.
Le Monocle (Georges Lautner)
Citons pour terminer un exemple de chez nous, moins connu mais procédant du même principe : le commandant Théobald Dromard, plus connu sous le nom du Monocle dans la série des trois films réalisés par Georges Lautner entre 1961 et 1964. Incarnée par Paul Meurisse, cette figure d’espionnage parodique est inspirée du Colonel Rémy. Membre de la résistance durant la Seconde Guerre mondiale, il s’occupait du renseignement. C’est par ses réseaux que les alliés obtinrent les plans du mur de l’Atlantique…
Ces quelques personnages illustrent une fois de plus le lien étroit qui unit réalité et fiction, et la liste est loin d’être finie : Quasimodo serait inspiré d’un sculpteur taciturne et bossu rencontré par Victor Hugo sur le chantier de Notre-Dame de Paris, Dracula d’un tyran roumain du nom de Vlad III Basarab, Severus Rogue – le ténébreux professeur de Harry Potter et de ses amis – d’un vrai professeur de chimie de J.K. Rowling… Aux artistes contemporains de la prolonger. Ce ne sont pas les exemples qui manquent, comme l’a déjà montré Profession Spectacle, notamment avec la figure étonnante de Claude Cahun.
Joseph RIXÈRE