Philip Gröning, réalisateur : « La violence explose partout »
Une question à… Philip Gröning, réalisateur, dont le film Mon frère s’appelle Robert et c’est un idiot était en compétition lors du dernier festival de Berlin. Robert (Josef Mattes) aide sa jumelle Elena (Julia Zange) a préparer son épreuve de philosophie. Ils font alors un pari : si elle n’arrive pas à coucher avec quelqu’un avant la fin des examens, il aura sa voiture, mais leur petit jeu échappe vite à leur contrôle.
[Une question à…]
Comme dans The Policeman’s Wife, vous explorez la face la plus sombre de la nature humaine. Pourquoi vous fascine-t-elle autant ?
Je ne sais pas. Nous sommes tous des gens civilisés, mais la violence est toujours là. Elle a juste été rangée à part. Nous vivons un moment dans l’Histoire où la violence explose partout. Les gens vivent ensemble depuis des centaines d’années et puis tout à coup, ils se mettent à s’entretuer. C’est presque une dynamique qui opère seule, que je trouve très menaçante. Il y a des gens, ici à Berlin, qui soudain vont se mettre à battre quelqu’un dans le métro et à le jeter sur les rails devant le train, sans aucune raison. Après coup, ils disent : « Je me suis vu soudain frapper ce type au visage. Je sais pas pourquoi j’ai fait ça ». C’est ce qui arrive à Robert et Elena. Quelque chose se déchaîne puis retombe, mais la violence est toujours là.
Propos recueillis par Marta BAŁAGA
Source partenaire : Cineuropa
Photographie de Une – Philip Gröning, réalisateur allemand (crédits : Thomas Longo)