Musique : un secteur économique en pleine expansion
L’écoute de musique continue de progresser dans le monde 18,4 heures par semaine, soit l’équivalent de 368 morceaux de trois minutes. C’est ce qui ressort du rapport de l’IFPI 2021, qui porte sur l’économie du secteur et la « consommation » de musique dans le monde.
La Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), organisme syndical international qui représente les éditeurs phonographiques dans le monde, vient de publier un rapport, Engaging in Music, sur la consommation de musique dans le monde. Nulle vision humaniste dans cette étude, aucune considération pour les droits culturels et la dignité de la personne, ou encore sur ce qui fait culture : l’enjeu est purement et simplement économique, le secteur étant considéré comme une industrie à part entière, à travers des chiffres et des statistiques concernant les modes de consommation.
Ce rapport se présente comme le fruit de la plus vaste étude jamais réalisée dans le monde, puisque s’intéressant aux usages de 43 000 personnes, âgés de 16 à 64 ans, dans 21 pays. « Engaging in Music montre comment les fans du monde entier se connectent aujourd’hui avec les artistes et la musique qu’ils aiment, grâce à des usages jusqu’alors inédits, avec l’émergence rapide de la vidéo de courte durée, du livestream et des expériences de jeu, le tout amplifié par leur passion pour la musique », explique Frances Moore, directrice générale de l’IFPI.
Dans un communiqué synthétique, le Syndicat national de l’édition phonographique, français, énumère un certain nombre de lignes de force dégagées du rapport, que nous reproduisons ci-dessous.
1/ La liberté offerte par le streaming
Les consommateurs de musique font leurs propres choix d’écoute grâce au streaming – Les principales motivations qu’ils citent pour expliquer leur usage du streaming sont leur capacité à choisir leurs chansons et artistes favoris, ainsi que leurs propres playlists. 68 % recherchent des chansons spécifiques et 62 % écoutent plus d’une fois par semaine des playlists qu’ils ont créées eux-mêmes.
2/ Le foisonnement du paysage musical
Partout, les amateurs de musique apprécient la richesse et la diversité des styles de musique. Outre les genres populaires bien identifiés, plus de 300 autres ont été cités par au moins une personne, parmi les 43 000 interrogées, comme étant la musique qu’elle écoute habituellement, y compris le gqom (musique house sud-africaine), l’axé (musique brésilienne, originaire du Nordeste), et la chanson Hokkien (pop Taïwanaise), traduisant ainsi la pluralité et le foisonnement du paysage musical dont jouissent les fans du monde entier.
3/ L’émergence du “livestream” musical
La consommation des fans est alimentée par des expériences de plus en plus riches et innovantes telles que les vidéos courtes, le “livestream” et l’intégration dans les jeux vidéo. 68 % du temps passé sur des applications de vidéos de courte durée concerne des vidéos dédiées à la musique, comme les défis de playback et de danse. En outre, près d’un tiers (29 %) des personnes interrogées ont déclaré avoir regardé un “livestream” musical, un concert par exemple, au cours des 12 derniers mois.
4/ Une consommation moyenne en croissance
Le temps passé à écouter de la musique a progressé partout dans le monde. En moyenne, les consommateurs consacrent 18,4 heures par semaine à l’écoute de musique (18 heures en 2019), soit l’équivalent de 368 morceaux de trois minutes.
5/ Le streaming audio en pleine explosion
Stimulé en partie par les investissements des maisons de disques, l’engouement pour le streaming – en particulier le streaming audio par abonnement – continue de croître, démontrant ainsi la valeur croissante accordée à la musique par les consommateurs. Le temps passé à écouter de la musique via un abonnement au streaming audio a augmenté de 51 %, les fans plébiscitant ainsi cet usage qui leur offre l’accès et l’autonomie nécessaires pour choisir les artistes et la musique qu’ils aiment.
6/ Contribution au bien-être
Source de réconfort pour beaucoup, et notamment pour les plus jeunes, la musique contribue sensiblement à notre bien-être, en des temps particulièrement difficiles. 87 % des personnes interrogées ont déclaré que la musique leur avait procuré du plaisir et du bonheur pendant la pandémie. 68 % des 16-19 ans ont affirmé que les nouveaux albums de leurs artistes préférés les avaient aidés dans ces moments.
7/ La musique, élément clef de la radio
La musique est au cœur de la motivation des auditeurs pour l’écoute de la radio. 74% écoutent la radio principalement pour la musique et 73 % écoutent leur station favorite pour la musique qu’elle diffuse.
8/ Le fléau du streaming illégal
La mise à disposition illicite de musique reste un problème pour l’écosystème et la menace continue d’évoluer. Près d’un tiers (29%) des personnes interrogées ont employé des moyens illégaux pour écouter ou obtenir de la musique, et 14,4% ont utilisé des réseaux sociaux sans licence aux mêmes fins.
« Cette aptitude à conclure de nouveaux accords pour développer des expériences innovantes et immersives est un levier majeur de la croissance durable du marché de la musique enregistrée, conclut Frances Moore, directrice générale de l’IFPI. Nous faisons activement campagne à l’échelle mondiale pour instaurer dans la durée un environnement propice au développement de ces contrats et à cette dynamique. »
Le SNEP propose en téléchargement :
– le rapport complet de l’IFPI,
– une infographie centrée sur la France.
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