Les effets bénéfiques de la danse sur la santé
Lorsqu’on aborde la santé et la danse, le plus souvent ce sont les effets négatifs de la pratique intensive qui sont évoqués. Mais, la danse ainsi que d’autres activités artistiques sont également des atouts indéniables pour la santé.
La prévention par les activités artistiques
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 60 à 70% des personnes manqueraient d’activités physiques ou sportives, ce qui constitue un terrain favorable à l’apparition de nombreuses pathologies.
Pour limiter la sédentarité, les activités artistiques sont une alternative intéressante aux activités sportives. La danse, définie de manière large, à l’avantage de pouvoir être pratiquée par tous, à tous les âges, tout en favorisant les interactions environnementales (musique, lieu,…) et sociales.
Danse et sédentarité
La danse permet de lutter efficacement contre les effets de la sédentarité. Chez l’enfant, elle favorise l’amélioration du niveau d’activité physique et des capacités cardio-respiratoires tout en prévenant le surpoids. Chez l’adulte, la danse prévient également l’ostéoporose et le déconditionnement musculaire lié à l’âge. Pour la personne âgée, la pratique du jazz, du tango ou du classique ralentit les effets négatifs de l’âge sur la motricité en améliorant la force musculaire, la coordination et la vitesse de marche. Pour être efficace, lorsque l’objectif de la danse est bénéfique et préventif, la notion de plaisir doit être pré-dominante dans l’apprentissage afin d’éviter un découragement précoce des pratiquants et un abandon.
La danse prévient le risque de chute
La danse améliore les capacités d’équilibre et de proprioception chez l’adulte. Cette activité sollicite l’apprentissage des réactions de rééquilibration qui permettent de contrôler un déséquilibre. Cette approche préventive de la chute est fondamentale car cela prévient les conséquences traumatiques, qui peuvent être très graves pour les personnes âgées.
Effets bénéfiques psycho-sociaux et cognitif
La danse a l’avantage d’être pratiquée le plus souvent en groupe ou à deux, ce qui favorise l’interaction avec les autres. Il a été démontré que la danse lutte efficacement contre la désocialisation et la dépression, en particulier pour les danses folkloriques. D’autre part, les capacités cognitives sont stimulées ce qui participe à la prévention des démences.
La danse comme approche thérapeutique
La danse est un « traitement »complémentaire utilisé aussi bien pour des dépressions, des cancers ou encore des maladies cardio-vasculaires. L’objectif est d’essayer de limiter les effets secondaires d’une pathologie.
Les patients atteints de Parkinson répondent particulièrement bien à la danse grâce à l’interaction avec la musique et au développement de stratégies motrices et posturales variées.
Les effets positifs sont visibles sur l’équilibre, la vitesse de marche, la mobilité fonctionnelle et la qualité de vie des patients.
Chez les patients atteints d’arthrite rhumatoïde, la danse a un effet positif psychologique (anxiété, dépression, stress) tout en améliorant la condition physique sans avoir d’effet délétère sur l’évolution de la maladie.
La danse, comme facteur préventif pour certains sports
La danse est aussi utilisée pour limiter les effets secondaires de certains sports. Chez les skieurs de fond, la pratique de la danse induit une amélioration des mobilités articulaires du dos et des membres inférieurs ainsi qu’une diminution des douleurs lombaires, alors que, chez les jeunes joueurs de hockey, c’est une meilleure capacité d’équilibre qui a été observée.
Conclusion
Les effets bénéfiques observés mettent en exergue l’intérêt d’une activité physique polyvalente comme outil de prévention.
De plus, son adaptabilité (danse classique, jazz, tango, danse de caractère, …) permet de motiver des personnes d’univers et d’âge différents. La danse est donc une pratique physique particulièrement judicieuse pour allier le plaisir (de bouger, de communiquer et de progresser) et une prévention efficace. Il est fort probable que cette activité soit de plus en plus utilisée dans un contexte où la population est vieillissante et où la sédentarité augmente.
Violette Bruyneel, Docteur en Sciences du Mouvement Humain,
Kinésithérapeute spécialiste de la prévention des troubles musculo-squelettiques des artistes
(association Artcinetic)
Les informations et conseils proposés s’inscrivent dans une logique de prévention. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin ou d’un professionnel de santé pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté.