Le gouvernement veut rendre plus fortes les industries créatives et culturelles
Structurer les différents secteurs de l’économie créative en une filière pour mieux faire face aux enjeux stratégiques du 21e siècle, tel est l’objectif des États généraux des industries culturelles et créatives lancés le 28 novembre, à Saint-Ouen. Compte rendu.
Communiqué
« Les entreprises culturelles et créatives sont les forces vives de notre culture », a déclaré Franck Riester, le 28 novembre dernier, lors du lancement des États généraux des industries culturelles et créatives (ICC) à Saint-Ouen par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, le ministre de l’Économie et des Finances et le ministre de la Culture. D’après le 3e panorama des ICC, publié à l’occasion du lancement des États généraux, l’architecture, le livre, le cinéma, la musique, l’audiovisuel, la presse, la radio, le jeu vidéo, les arts visuels et le spectacle vivant représentent 640 000 emplois et 91 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019. « C’est pour leur faire bénéficier pleinement de ce potentiel que nous ouvrons, aujourd’hui, les États généraux des industries culturelles et créatives. Et que nous créerons, demain, le comité stratégique de filière », a poursuivi le ministre de la Culture.
La présidente de l’établissement public du château de Versailles, Catherine Pégard, et le directeur éditorial d’Arte France, Bruno Patino, sont chargés de piloter ce dispositif. « Des groupes de travail seront mis en place autour de problématiques communes aux différents acteurs de l’économie créative, a expliqué ce dernier. Plus qu’un travail secteur par secteur, nous essaierons d’instaurer une dynamique par enjeux et, je l’espère, par projets. » Certains de ces enjeux, ont déjà été établis par le ministère de la Culture, à l’instar de l’intelligence artificielle ou de la lutte contre le piratage. La liste actuelle, « loin d’être exhaustive », selon Bruno Patino, sera complétée dans les semaines à venir par les professionnels des secteurs culturels et créatifs
L’objectif de cette collaboration entre pouvoirs publics et acteurs de la filière consiste, selon Franck Riester, à « mettre au point un programme d’actions concrètes au service du rayonnement de nos industries culturelles et créatives dans le monde ». À cet égard, deux nouveaux dispositifs ont d’ores et déjà vu le jour, conformément à l’annonce faite par le président de la République le 13 mai dernier : la gestion d’un fonds ICC doté de 225 millions d’euros a été confiée à Bpifrance et la capacité en prêts participatif de l’IFCIC a été renforcée à hauteur de 25 millions d’euros.
« L’enjeu du financement est vital pour la création et la culture française », a rappelé Bruno le Maire, qui s’est réjoui de cette avancée significative. Pour le ministre de l’Économie et des Finances, la structuration de la filière ICC devrait permettre d’aller plus loin encore en « faisant émerger les modèles gagnants à l’heure de la transformation numérique et assurer ainsi notre souveraineté culturelle et technologique ». Jean-Yves le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, y voit en outre une opportunité de « mieux accompagner les professionnels français de l’ICC à l’export, [d’] être au plus près de leurs besoins et [de] les aider à conquérir de nouveaux marchés ».
Ministère de la Culture, le 2 décembre 2019
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