Kid Francescoli : le Marseillais qui rêvait d’Amérique

Le Marseillais Mathieu Hocine, « Kid Francescoli » de son nom d’artiste, vient de sortir un nouvel album intitulé Play me Again. Ce titre anglophone semble comme souligner un rêve enfoui de l’Amérique : les accents nostalgiques de ses chansons dévoilent les côtes du nouveau continent, y puisant certaines nuances lyriques supplémentaires, grâce notamment à la collaboration de la chanteuse new-yorkaise Julia Minkin.

Play me Again apparaît comme un pas de plus vers une progressive maturation musicale : le Kid a incontestablement pris de l’ampleur ! Nous nous plaisons à y discerner les sons purs de la célèbre « French Touch », avec des tentatives d’alliance pop plutôt réussies.

Entre addiction et retenue

Résolument enraciné dans ses sonorités électros, synthétiques, les mélodies planantes se veulent tout aussi aériennes que le son de la voix de Julia Minkin. Entre textes parlés avec innocence et refrains chantés avec légèreté, on ne peut échapper à une certaine nostalgie. Play me Again est un album qui s’écoute la nuit, en marchant, le cœur en peine ou l’âme rêveuse. Une contemplation mi-passive, mi-rythmique, qui ne s’épargne pas non plus quelques envolées de beats comme sur « Pick Me Up ».

Certaines chansons déploient des harmoniques saisissantes, telles « Les Vitrines », « From America » ou encore « Bad Girls » ; ce dernier titre, particulièrement addictif, résonne encore longtemps après l’écoute. Dans un autre registre, la machine opère aussi sur « Moon », grâce à une longue montée en puissance, subtile et jouissive. Dans son ensemble, l’album présente une diversité de nuances appréciable mais peut-être trop contrôlée.

En effet, si la musique de Kid Francescoli est un plaisir qui s’intensifie après plusieurs écoutes, nous restons néanmoins parfois sur notre faim : certains tracks restent dans la zone de confort de l’artiste, en conservant un aspect presque trop « propre ». Nous aurions envie de l’encourager à aller plus loin, à explorer davantage, à oser jusqu’au bout.

Nul doute que l’artiste, en pleine maturation, saura progresser encore et encore : Play me Again en offre le plus beau des témoignages. Vivement le prochain voyage !

Maël LUCAS