Journée du disquaire : le vinyle continue de creuser son (micro)sillon

Journée du disquaire : le vinyle continue de creuser son (micro)sillon
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Une part de marché qui augmente, des disquaires qui ouvrent boutique, des usines de fabrication qui se développent : le vinyle confirme d’année en année son regain de vitalité, comme le prouve le fort engouement autour du « Disquaire Day » – journée du disquaire.

[avec AFP]

La date du samedi 21 avril figure depuis un moment à l’agenda de tous les passionnés de « galettes » 33 et 45 tours. Collectionneurs, amateurs ou bien juste curieux, chacun y trouvera son compte puisque plus de 200 références, dont des inédits, des raretés, des rééditions, seront proposées à cette occasion.

Le vinyle : 12,2 % du chiffre d’affaires du marché physique

Cette année, les stars des bacs devraient être David Bowie (Welcome to the Blackout, un live inédit à Londres de 1978), Elvis Presley (The King in the Ring, un show diffusé sur NBC enfin pressé 50 ans après), Johnny Cash (At Folsom Prison, en version Deluxe), Pink Floyd (Piper at the Gates of Dawn en version mono) et AC/DC (Back in Black en… cassette audio originale !).

Depuis sa création en 2011 à l’initiative du Calif (Club action des labels indépendants français), la journée du disquaire est devenu LE rendez-vous le plus important de l’année pour les 230 disquaires indépendants qui participent à cette opération.

Et pour cause : « en un seul week-end, ils réalisent un chiffre d’affaires parfois comparable à celui de la semaine de Noël », affirme Pascal Bussy, le directeur du Calif, qui précise que le vinyle, neuf ou d’occasion, représente 75 % de leur chiffre d’affaires.

Preuve que le marché redevient florissant, les ventes de vinyles sont en constante progression en France depuis six ans. En 2017, elles représentaient 12,2 % du chiffre d’affaires du marché physique encore largement dominé par les ventes de CD pourtant en chute.

Une statistique qui n’inclut pas les résultats de tous les disquaires indépendants, car beaucoup ne possèdent pas de « douchettes » permettant d’enregistrer leurs ventes. Or, selon une étude diligentée par le ministère de la culture, ceux-ci captaient 7 % des ventes physiques en 2016, derrière les grandes surfaces spécialisées type Fnac, les hypermarchés et le e-commerce.

Une demande qui explose

« Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir », convient Pascal Bussy qui s’estime « confiant en l’avenir, d’autant que le nombre de disquaires augmente ». Une dizaine de nouveaux magasins ont ouvert en France l’an passé, dont certains ont élargi leur offre à d’autres services.

Autre preuve de la bonne santé du vinyle, la demande pour les faire fabriquer explose. Pour y répondre, MPO, la plus importante usine de pressage en France, qui avait revendu la plupart de ses presses en rachète désormais là où il en reste, en Afrique ou en Amérique du Sud. Et actuellement son délai de fabrication des disques est de trois mois.

Au Japon, le géant Sony vient lui de se remettre à presser des vinyles, avec un objectif prévisionnel de production de 800 000 disques pour sa première année d’exploitation.

Et ce n’est pas fini : d’ici à un an devraient apparaître sur le marché des disques vinyles HD (haute définition), dont la durée de vie est vouée à être bien plus longue.

« L’engouement pour le vinyle perdure. On pouvait estimer il y a quelques années que c’était d’abord un effet de mode vintage, mais aujourd’hui il est redevenu un des segments de cette industrie malmenée depuis le début des 2000 et l’arrivée d’internet », conclut Pascal Bussy.



 

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