Fusion des orchestres en région : un mal ou un bien ?
De la Normandie au Grand Est, des projets de rapprochements entre les phalanges symphoniques sont à l’étude. Les musiciens doivent-ils les craindre ou en tirer profit ?
[Écho de la presse]
Les fusions-acquisitions sont le lot commun des entreprises. Mais dans les structures financées par les pouvoirs publics, les rapprochements de ce type sont encore rares et, dès leurs annonces, suscitent généralement l’indignation. Emmanuel Macron, dont la manière de gouverner s’apparente en bien des cas à la direction d’une entreprise, rend de plus en plus poreuses les frontières entre public et privé. Et la culture ne fait pas exception, comme on a pu le voir dans les documents visant à réformer le ministère de la Culture, inclus dans le projet gouvernemental Action publique 2022. Il est aujourd’hui question d’une présidence unique pour l’audiovisuel public, d’une entité commune pour la Philharmonie et l’Orchestre de Paris… Et l’on retrouve les mêmes enjeux en région, avec de plus en plus de projets de synergie entre les établissements. A plusieurs niveaux, car entre le simple rapprochement et la fusion, il y a différentes étapes. Ce sont en tout cas à chaque fois des chantiers à hauts risques. En région Bourgogne-Franche-Comté, le projet de création d’un orchestre réunissant les formations de Dijon et de Besançon vient ainsi d’être abandonné.
En Normandie, rapprochement entre l’Orchestre de l’Opéra de Rouen et l’Orchestre régional
Avant l’arrivée d’Emmanuel Macron, la réforme territoriale a déjà donné un coup d’accélérateur aux rapprochements entre structures culturelles. Avec la nouvelle carte des régions, les pouvoirs publics s’interrogent sur le maintien de plusieurs phalanges symphoniques sur un même territoire. La région Normandie est actuellement au cœur de vives controverses. Des acteurs du monde artistique de cette région ont récemment lancé une pétition pour exprimer « leur désillusion et leur inquiétude concernant la politique culturelle régionale ». Le texte, adressé au président de la région, Hervé Morin, demande un rééquilibrage des subventions allouées par la région sur l’ensemble du territoire. Car aujourd’hui, pour nombre d’artistes, la politique culturelle régionale favorise Rouen au détriment du reste. L’Opéra de Rouen, dont Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission culture de la région, est membre du conseil d’administration, est notamment pointé du doigt. La structure vient d’être conventionnée par le ministère de la Culture en tant que “théâtre lyrique d’intérêt national”.
Lire l’article complet d’Antoine Pecqueur sur le site de la lettre du musicien.