Fleur Pellerin veut lancer le 1er Festival international de la fiction audiovisuelle
[Mise à jour : 18 décembre] Fleur Pellerin vient de confier la mission à la directrice générale du Forum des images, Laurence Herszberg, de développer un festival international de la fiction audiovisuelle. Une première mondiale ! L’objectif est clair : « faire de la France le haut lieu de ce genre plébiscité par le public, pour faire rayonner la création audiovisuelle française et internationale ». Le rapport doit être rendu d’ici fin février 2016.
« La fiction télévisée s’est imposée ces dix dernières années comme l’un des genres majeurs de la production audiovisuelle, constate le ministère. La création française contribue pleinement à cette vitalité en proposant des séries d’une grande qualité, attirant un public toujours plus large et participant tout à la fois à la promotion de la culture française et du savoir-faire français partout dans le monde. »
Fleur Pellerin continue sur sa lancée, après avoir soutenu la fiction audiovisuelle en relevant de 25 % le crédit d’impôt qui lui est dédié.
Réactions diverses
Pour Laurence Herszberg, elle s’est vue confiée le rapport parce qu’il n’est pas question de faire un « Festival de Cannes des séries », comme les médias ont pu l’écrire, mais de faire évoluer le festival qu’elle-même dirige, Séries Mania : « Vraisemblablement, l’idée n’est pas de repartir de zéro. La ministre reconnaît que Séries Mania a des atouts, et c’est probablement pour ça qu’elle m’a confié cette mission, pour consolider un festival qui a fait ses preuves mais qui n’est pas encore l’événement de référence. L’étude que je mène va permettre de compléter certains éléments que nous développons déjà pour les prochaines éditions de Séries Mania. […] Dès 2016, nous allons travailler à avoir une compétition internationale, avec des premières mondiales, des séries inédites montrées pour la première fois, et jugées par un jury international. »
Peu de réactions de la part des journaux, sinon la reprise pure et simple du communiqué publié par le ministère de la culture. Notons simplement la faible réaction du journal suisse Le Temps, sous la plume de Nicolas Dufour, qui parle de « calcul périlleux », d’obstacles « sur le plan du vedettariat comme celui des affaires » et s’interroge : « Faut-il le strass, les paillettes, le tapis rouge ? Les séries TV ont-elles besoin d’un événement majeur, et mondial ? Et un pays peut-il prendre un avantage culturel en créant le premier festival international des séries TV ? » D’autant qu’il existe déjà un festival de ce genre, à proximité de la France : le Festival de télévision de Monte Carlo ; certes il n’a que peu de renommée hors de la principauté, mais il pourrait être renforcé plutôt que concurrencé. Cet argument n’est pas sans étonner, tant les festivals de cinéma se multiplient sur le territoire français, sans que cette concurrence ne soit un véritable problème pour le cinéma lui-même.
Vanessa LUDIER