Films indépendants : seul le quart de la production américaine enregistre une recette au box-office
Dans quelle mesure les films indépendants parviennent-ils à sortir sur écran ? C’est à cette question qu’a voulu répondre Stephen Follows, chercheur américain spécialiste des données de l’industrie du cinéma. Selon une étude portant sur la production réalisée aux États-Unis en 2017, 40 % des films indépendants ne sont jamais diffusés en salle.
A priori, la projection sur grand écran est la raison d’être d’un film. Mais pour la production indépendante, cet objectif n’est pas toujours atteint, même si le film peut vivre une autre vie par ailleurs (via le VOD, la télévision, etc.).
Pour comprendre la réalité du cinéma indépendant américain, le chercheur Stephen Follows a réalisé une étude sur tous les films de fiction produits en 2017 aux États-Unis. Sur cet échantillon, il s’avère que 40 % des œuvres n’ont pas été diffusées en salle. L’étude ne prend en compte que les films qui ont été annoncés et dont l’entrée était payante – sont exclues les premières et la diffusion dans le cadre de festivals. 35 % des films ont été projetés en salle mais à une très petite échelle, soit dans un ou deux cinémas et sans reporter de recettes. 25 % des productions ont en revanche enregistré une entrée d’argent d’un à 45 000 euros (100 000 dollars) dans 8 % des cas et de plus de 45 000 euros dans 17 %.
Thriller, comédie, drame
Selon Stephen Follows, le genre semble jouer un rôle dans la diffusion des films indépendants sur grand écran. Par exemple en 2017, c’est la fiction d’aventure qui est le moins sortie en salle. Le chercheur explique qu’il s’agit surtout de films familiaux souvent réalisés pour la télévision ou pour une diffusion directement en VOD ou sur des plates-formes en ligne. Les films d’action et d’horreur ont aussi connu une moindre projection en salle.
En revanche, le thriller est le genre qui parvient le plus à atteindre le graal, même s’il s’agit surtout d’une très petite projection sans recette (45 % des cas). Cela dit, le chercheur souligne que même une diffusion très réduite permet d’obtenir des critiques, ce qui peut fait connaître le film et accroître sa diffusion – si ces retours sont positifs, évidemment.
Les adaptations mieux diffusées
Les comédies sont aussi relativement bien représentées à l’écran (41 % en très petite diffusion et 9 % en diffusion qui permet d’obtenir jusqu’à 45 000 euros de recettes). Le drame est le genre qui réussit à obtenir le plus de recettes : 23 % de ces films réalisent plus de 45 000 euros au box-office national.
L’autre observation qui ressort de cette étude, c’est que les adaptations ont plus de chance de paraître dans les cinémas que les scénarios originaux. 24 % des films indépendants produits aux États-Unis en 2017 étaient inspirés de faits réels, de livres ou d’autres sources. L’étude révèle que ces adaptations avaient trois fois plus de chance d’être diffusées en salle que des films issus de créations originales.
Correspondante Grande-Bretagne
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