Festivals: Un musicien sur deux sera bientôt une femme

Festivals: Un musicien sur deux sera bientôt une femme
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Il y a quelques semaines, 45 événements internationaux, dont le Midem, ont signé l’engagement de respecter la parité dans leur programmation d’ici à 2022. En France, le débat sur la discrimination positive divise le milieu. Seul le Printemps de Bourges a décidé de s’y mettre dès fin avril.

[Écho de la presse]

Prenons dix grands festivals musicaux français, les plus fréquentés et tous genres confondus (1). Puis, observons leurs têtes d’affiche en 2017 : selon nos propres calculs, sur plus de 300 groupes ou artistes, 12 % étaient des femmes. D’une année sur l’autre, et d’un pays à l’autre, le pourcentage ne varie guère. Selon toutes les études sur le sujet, la sous-représentation féminine est intrinsèque au secteur des musiques actuelles, toujours dans les mêmes proportions : 10 % des usagers des studios de répétition franciliens sont des musiciennes ; moins de 10 % des membres de la Sacem sont des compositrices ; moins de 10 % des nommés dans les cinq grandes catégories des Grammy Awards sont des femmes, etc. Contrairement à une idée répandue, le déséquilibre ne se résorbe même pas : en 2017, sur les 100 premières chansons au Billboard, classement américain des meilleures ventes, 17 % étaient interprétées par des femmes – le plus mauvais ratio depuis six ans. Sans même parler des producteurs, programmateurs, techniciens, etc. : le milieu est indécrottablement masculin.

Sur les affiches des festivals français de cette année, quelques noms (Charlotte Gainsbourg, Jain, Juliette Armanet) seront les arbres qui cachent une forêt de poilus. Et ce n’est pas mieux ailleurs (Beyoncé sera l’unique femme «headliner» à Coachella). Pourtant, les lignes sont lentement en train de bouger. L’initiative la plus spectaculaire, portée par la fondation britannique PRS, qui finance des projets musicaux, a pour nom Keychange : fin février, 45 festivals internationaux ont signé l’engagement de respecter la parité dans leurs programmations à partir de 2022. Ils sont de taille moyenne mais ils couvrent plusieurs genres et certains sont influents dans leurs domaines : Mutek (Canada) pour l’electro, NYC Winter Jazzfest (Etats-Unis) pour le jazz, Iceland Airwaves (Islande) pour la pop et le rock indés… En France, le Marché international de l’industrie musicale (Midem), qui se tient à Cannes début juin, a signé et a donc cinq ans pour respecter la parité dans ses concerts, mais aussi aux tribunes de ses conférences qui attirent 4 400 professionnels de 83 pays. Son directeur, Alexandre Deniot, assure que la proposition n’a même pas fait débat dans son équipe : «Cette initiative est une suite logique de notre programme « Meet the Women in Music ». Ce processus doit être accéléré et conduire à une prise de conscience collective.» Second festival français engagé, le Worldwide de Gilles Peterson se déroule chaque été à Sète. Coprogrammateur, Ivan Semeria explique : «Nous voulons que nos artistes soient représentatifs de notre public. Ce qui impose une diversité ethnique et donc un équilibre des genres, puisqu’un peu plus de la moitié de nos abonnés sont des femmes. D’autant que la parité ne se fait pas au détriment de la qualité.»

Lire l’article complet d’Eric Delhaye sur le site du journal Libération.



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