Exaltation du théâtre
FESTIVAL D’AVIGNON – Dans une mise en scène fleuve de dix heures, Olivier Py s’empare du mythe d’Arlequin et s’interroge sur le sens profond du Théâtre.
Tout concourt à condamner Olivier Py : sa langue boursouflée, sa culture encyclopédique étalée jusqu’à la nausée, ses potacheries scéniques, ses rallyes interminables et fastidieux.
Tout concourt à le sauver : son amour des mots, sa volonté d’un texte référencé et exigeant, son goût pour la farce et l’autodérision, son désir d’embarquer son spectateur dans une aventure tout à la fois intime et spectaculaire.
C’est un prince du « en même temps » et l’on ne sait jamais, quand on est convié à l’une de ses cérémonies, quelle sentence finira par l’emporter. Ma Jeunesse exaltée n’échappe pas à ce principe. Les quatre tableaux de cette tétralogie qui convoquent un Arlequin façonné par un poète maudit dans le but de déconstruire un monde matérialiste et cynique, attestent de cette dualité où se mélangent peintures à gros traits et fulgurances.
Olivier Py possède cependant un trésor. Il peut compter sur douze comédiens exceptionnels dont un formidable Bertrand de Roffignac, Arlequin électrique, pris dans les affres du marathon et touché par la grâce. Car s’il est beaucoup question de politique, religion, sexualité ou encore littérature, tout cela n’est qu’un suprême artifice, une « arlequinade » qui ne vise qu’à décliner sur tous les modes le Dieu Théâtre. Dans ces conditions, quoi de plus beau que douze disciples qui s’abîment dans l’exaltation ?
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En savoir plus : Ma Jeunesse exaltée
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