Dix magnifiques versions jazz de célèbres musiques classiques
Jazz et classique ne cessent de se répondre depuis plus d’un siècle maintenant, créant une relation intéressante et même un style à part. Profession Spectacle vous en donne une parfaite illustration avec dix morceaux de classique interprétés selon les codes du jazz, du solo au quintet.
L’inénarrable chanteuse Nina Simone disait : « Le jazz est un terme blanc pour parler des Noirs. Ma musique est de la musique classique noire. » Le classique et le jazz, deux styles à la fois distants et élémentaires, qui se répondent depuis maintenant près d’un siècle, si l’on estime que l’enregistrement du Livery Stable Blues par l’Original Dixieland Jass Band en 1917 marque la naissance du jazz.
Ces musiques bouleversent, transportent, apaisent, par l’émotion directement puisée aux sources multiples de la vie, répondant à des règles musicales assez strictes tout en soufflant un vent de liberté. Le jazz ne s’est jamais vraiment départi de la musique classique, les deux genres ayant créé une relation intéressante et même un style à part. Cela a notamment conduit à la création de sons entièrement nouveaux, sans compter la reprise de morceaux classiques par des musiciens de jazz. C’est certainement à George Gershwin que l’on doit la fusion du classique et du jazz dans les années vingt, encourageant l’inspiration de grands artistes à répéter l’exercice.
Nous avons sélectionné dix morceaux de classique interprétés selon les codes du jazz, du solo au quintet, sans oublier le souffle du saxophone, instrument inconditionnel sans lequel le blues ne serait pas ce qu’il est. Car comme l’exprimait le premier musicien de jazz à avoir enregistré un album uniquement au saxophone, Anthony Braxton : « Je ne pense pas que l’on puisse être un bon musicien de jazz si l’on ne sait pas jouer le blues ». Il était d’ailleurs aussi capable de composer des opéras… Comme quoi, la forme du classique n’est jamais loin ! Mais parfois, le classique et le jazz s’entremêlent, jusqu’à ne plus vraiment savoir lequel des deux a engendré le morceau de musique.
Les Nocturnes de Chopin, par Jacques Loussier
Jacques Loussier est un habitué des reprises de classiques avec son trio, mais interprète ici en solo un morceau de Chopin, très proche de sa version originale, avec un piano qui gagne en vivacité et en émotion.
Le concerto n°2 de Prokoviev, par le « Troy Roberts Quartet »
Il s’agit ici d’une reprise créative du concerto pour piano de Prokofiev, avec une partie où le saxophone s’approprie librement la mélodie du piano.
L’European Jazz Trio reprend le Clair de lune de Debussy
Ce trio a le talent de reprendre d’autres genres musicaux. Ici, le Clair de lune de Claude Debussy prend une tournure jazz tout en fluidité, puisque la partie qu’il s’approprie répond à des parties classiques du morceau, comme pour en dégager l’histoire qui se raconte et l’étendre par l’imaginaire.
Rachmaninov méconnaissable et merveilleux
La version du Concerto n°2 de Rachmaninov est presque méconnaissable dans cette version du Classical Jazz Quartet, mais elle fonctionne très bien, comme une œuvre à part entière.
Bach par Eugen Cicero
Eugen Cicero interprète des fugues et toccatas de Johann Sebastian Bach, en passant de l’une à l’autre avec beaucoup d’aisance et assez de fidélité, vivifiant de manière jazz la musique du grand compositeur allemand.
La 2e sonate pathétique de Beethoven par le « Hiromi Uehara Trio »
Voici sans doute la perle de cette sélection, dont l’interprétation de la 2e sonate pathétique pour piano de Beethoven brille par le génie de Hiromi Uehara. Cette pianiste a toujours mêlé le classique et le jazz, effectuant des tournées dans les deux genres musicaux. Elle nous livre ici une sonate de Beethoven brillante, soutenue par son talent d’improvisation.
Les Klazz Brothers et la Symphonie n°40 de Mozart
Les Klazz Brothers ont réalisé un album complet, associant leurs sonorités cubaines à des pièces classiques célèbres. Cette version de la Symphonie n°40 de Mozart est l’un des enregistrements les plus réussis !
Un concerto de Bach dans les mains de Django Reinhardt
Le jazz est aussi manouche et n’a pas de frontières. Django Reinhardt, Eddie South et Stéphane Grappelli improvisent sur le premier mouvement du Concerto en ré mineur de Bach, faisant fi des exigences baroques. Un régal.
Uri Caine interprète la Symphonie n°5 de Mahler
Encore un artiste qui puise son inspiration aussi bien dans le jazz que dans la musique classique. Uri Caine a joué avec de nombreux orchestres à travers le monde et a été compositeur au prestigieux Los Angeles Chamber Orchestra. Son arrangement de la Marche funéraire de Gustav Mahler démontre son talent indéniable.
Les suites de Peer Gynt par Duke Ellington
Duke Ellington a repris les compositions d’Edvard Grieg pour sa pièce Peer Gynt. Il interprète dans cette vidéo la musique « Au matin » avec son groupe de jazz.