Des millions et des films : les coûts de production en 2017
Pour la quinzième année consécutive, le CNC étudie la répartition des dépenses pour les films agréés, tous genres confondus. Cette étude met ainsi en lumière l’évolution des dépenses liées à la production des films comme celle des budgets alloués à chaque partie prenante des étapes de fabrication.
Les films d’initiative française, au nombre de 217 l’an dernier, sont à leur plus haut niveau depuis 2003, à la suite d’une progression de 7 % par rapport à 2016. De quoi rassurer sur l’avenir de l’industrie cinématographique. Il s’agit dans cette étude menée par le CNC des films ayant obtenu l’agrément de production en 2017, bien que la majorité d’entre eux ait reçu l’agrément des investissements en 2016 et 2015, et plus rarement entre 2008 et 2013.
Hausse des films à gros budget
Pour ce faire, pas moins d’un milliard d’euros a été injecté dans la production de :
- 186 films de fiction, avec une moyenne de dépense de 5,2 millions d’euros,
- 28 films documentaires, dont le coût moyen est de 0,65 millions d’euros,
- et 3 films d’animation, autour de 4,97 millions d’euros.
Environ 78 % des dépenses ont été réalisées en France, soit plus de 6 % que l’année précédente, sans doute en partie grâce aux mesures du CNC pour limiter la délocalisation. Les films d’animation ont la part la plus élevée de dépenses à l’étranger, avec 45,3 %, quand celle-ci n’est que de 13 % pour le documentaire.
Contrairement aux documentaires et aux films d’animation, le nombre de films de fiction agréés a augmenté de 18 % par rapport à 2016, comme leur coût global de production. Celui-ci s’explique notamment par le doublement du nombre de films de fiction à plus de 15 millions d’euros. La majorité d’entre eux ne dépassent toutefois pas quatre millions de coût de production, avec 38,2 % entre un et quatre millions et 22,1 % en-dessous du million d’euros.
Un rééquilibrage des salaires artistiques
Concernant la répartition des coûts propres au film, et en fonction des postes, la part des rémunérations est en légère baisse par rapport à l’année précédente (-0,6 %), soit 57,8 % du budget global. Cela englobe les droits artistiques, les frais de personnel, la rémunération des producteurs, des acteurs et les charges sociales.
La part dédiée aux comédiens principaux est la plus faible de la décennie (6,1 %), alors que les dépenses liées à l’écriture sont à l’inverse à leur plus haut niveau, soit 4,4 % des dépenses du film. La part totale des rémunérations des comédiens est de 10,4 %. L’année 2017 est donc marquée par un rééquilibrage des salaires artistiques. Quant aux dépenses liées au tournage, celles-ci ont augmenté de 1 %.
Mis à part ces différences notables, les coûts moyens de production selon chaque genre de film ainsi que la répartition du budget restent stables. Selon l’étude du CNC, le crédit d’impôt, dont 131 films ont bénéficié, a permis de limiter fortement les dépenses à l’étranger, surtout pour les moyens techniques comme les costumes et les décors. Cependant, cela pèse sur le coût de production des films qui a sensiblement augmenté.
Louise ALMÉRAS
En téléchargement : Rapport CNC – Les coûts de production des films en 2017