De jeunes autistes s’emparent de la scène
Au Théâtre des Variétés, à Paris, des acteurs souffrant de ce handicap répètent la pièce « Jeanne d’Arc ».
[Écho de la presse]
« Cette phrase, il faut que tu la sortes, Yassin, il faut que tu la défendes. Tu as bien compris ? » Nous sommes dans une salle du centre culturel Jean-Verdier, non loin de la place de la République, à Paris. Sont réunis, autour du metteur en scène Olivier Tchang Tchong, des comédiens professionnels du Théâtre du Cristal, troupe parisienne réunissant des artistes atteints de troubles mentaux, et une vingtaine de jeunes gens accompagnés de leurs éducateurs venus de différents centres médicaux-pédagogiques franciliens.
Tous sont atteints d’autisme et pratiquent le théâtre dans des ateliers organisés dans leurs structures d’accueil. Ils se retrouvent depuis plusieurs mois pour les répétitions de la pièce Jeanne d’Arc, qu’ils présenteront, du 27 juin au 1er juillet, sur la scène du Théâtre des Variétés, dans le cadre du Festival du Futur composé. Cette manifestation, dont la dixième édition a lieu du 8 juin au 1er juillet et fédère une cinquantaine d’institutions spécialisées et d’associations culturelles, propose différents spectacles et activités mêlant des artistes atteints ou non de handicap mental.
Gilles Roland-Manuel a transposé l’histoire de la « pucelle d’Orléans » de nos jours en plein Sahara
Une jeune fille et un garçon occupent le centre du plateau de répétition, tandis que les autres regardent la scène, assis au fond de la salle, derrière le metteur en scène qui dirige la séance. Yassin Sant’anna, grand adolescent noir en jean et tee-shirt, fait face à Angélique Bridoux, salopette rose et cheveux assortis. Il bute sur sa tirade, mais Olivier Tchang Tchong l’encourage avec calme et bienveillance. Derrière lui, certains regardent la scène bouche bée, captivés, d’autres fixent le mur, l’un s’amuse des difficultés de Yassin, son voisin se balance sur sa chaise et une jeune fille fouille frénétiquement dans son sac en répétant « J’ai pas pris mes médicaments »…
Lire l’article complet de Sylvie Kerviel sur le site du journal le Monde.