Crédit d’impôt pour le spectacle vivant : la fausse bonne nouvelle de ce début d’année ?
L’ancienne ministre de la Culture Fleur Pellerin l’avait annoncé, mercredi 20 janvier, lors de ses vœux : un crédit d’impôt pour le spectacle vivant allait être mis en place très prochainement. Mais depuis le jeu des chaises musicales à la rue de Valois, et son remplacement par Audrey Azoulay, plus de nouvelles… malgré nos relances nombreuses et les promesses répétées du ministère et du Prodiss de nous répondre. Profession Spectacle fait le point pour vous.
Faut-il croire tout ce que l’on nous dit ? La réponse est bien évidemment non. Il faut, pour le moins, toujours rester prudent, surtout lorsqu’il s’agit d’une annonce faite lors des vœux par une ministre qui, trois semaines plus tard, apprenait en même temps que la presse son remplacement. Voilà pour les précautions d’usage. Entrons maintenant au cœur de l’affaire : doit-on compter sur un crédit d’impôt pour le spectacle vivant ?
Une annonce encore floue à ce jour
Forte de la progression de 2,9 % de son budget, Fleur Pellerin l’a annoncé lors de ses vœux pour 2016, le 20 janvier dernier. À cette date, elle ne s’imaginait sûrement pas faire ses cartons aussi vite. Cette progression lui permettait, selon elle, « de conforter le financement du spectacle vivant en réformant et en augmentant en particulier nos aides aux équipes artistiques, ensembles et compagnies. Il faut y ajouter un crédit d’impôt qui lui sera spécialement dédié ». Au moment de cette annonce, le ministère expliquait sommairement que ce crédit d’impôt s’appliquerait au « spectacle musical et de variété » et que seraient éligibles les comédies musicales, les spectacles d’humour et la musique.
Mais attention, pas question d’aider les grosses productions de stars internationales ! L’idée et l’artiste qu’a en tête la ministre, c’est « Christine and theQueens avant qu’elle soit connue et qu’elle perce, des artistes qui réunissent quelques centaines de personnes dans les salles au moment où ils essaient de se faire un nom ». Formidable, sauf que l’on ne sait toujours pas comment cela va marcher et quand ce crédit d’impôt sera effectif…
Silence total du ministère et du Prodiss
Car depuis, silence radio. Pourtant, Profession Spectacle n’a pas ménagé ses efforts pour en savoir plus auprès du ministère, ou même auprès du Prodiss à l’origine de cette idée. Malgré nos nombreuses tentatives pour lui parler depuis plusieurs semaines et malgré ses promesses répétées de nous répondre, le syndicat des producteurs de spectacle est resté totalement silencieux. À la rue de Valois, c’est le flou artistique, alors que la nouvelle ministre vient juste de s’installer dans le fauteuil encore chaud de Fleur Pellerin. Nul n’a été en mesure de nous donner la moindre information. Visiblement, les nouvelles équipes ne sont pas encore formées, et personne n’a le temps ni la connaissance nécessaire pour nous expliquer, encore moins nous détailler, ce crédit d’impôt.
On croise donc les doigts pour que cette bonne idée ne se noie durant cette année pré-présidentielle. Profession Spectacle ne manquera pas de vous informer en cas d’évolution sur ce dossier.
Jacques GUILLOUX