Communiqué de presse annonçant l’initiative conjointe de la CGT et du Festival d’Avignon
Le Festival d’Avignon ouvre les marches du palais pour 200 spectateurs, salariés, ouvriers, précaires, sans-papiers, qui assisteront à l’ouverture de la 73e édition dans la Cour d’honneur du Palais des Papes.
L’orsqu’en 1947 il s’agissait de reconstruire le pays, de réinventer la France, toutes les forces s’alliaient, non pas pour disparaître dans une unique entité indéterminée, mais au contraire pour être dans une addition de différences, constructives car complémentaires. C’est dans cet état d’esprit qu’est né le Festival d’Avignon. Une exigence populaire, un rassemblement pour partager le sensible, construire le libre arbitre, ne pas subir mais agir.
L’instituteur, la cheffe d’entreprise, l’ouvrier… Tous assis sur les mêmes bancs, sous les mêmes étoiles. Ainsi s’est construit le mythe du Festival d’Avignon, qui a nourri avec d’autres une politique publique de la culture constitutive de la République d’après guerre et au-delà. De l’éducation populaire aux comités d’entreprise, de l’intellectuel de Vaucluse au citoyen européen, toutes et tous se sont lancés dans un ambitieux désir d’hospitalité des êtres comme des intelligences pour faire société. Ne sommes-nous pas aujourd’hui à devoir reconstruire, ensemble ?
Dans un même esprit d’invention, ne devons nous pas, maintenant, mettre en commun nos intelligences ? Les questions environnementales, sociales, culturelles – qui ne vont pas l’une sans les autres – ne méritent-elles pas toute l’énergie de nos engagements ?
Les équipes de la CGT et du Festival d’Avignon, faisant suite à de nombreuses discussions, rencontres, expérimentations, se sont dit qu’après tout il fallait d’abord attendre de soi-même, et qu’à des endroits différents elles avaient une responsabilité commune : donner fierté et dignité, ne pas se laisser confisquer par le consumérisme et l’épuisement à vivre, l’intelligence individuelle et donc collective.
Ainsi, en 2019, à l’occasion de l’ouverture de la 73e édition, en plus d’une école des spectateurs avec les comités d’entreprise, la CGT et le Festival ont décidé d’accueillir 200 spectateurs, salariés, ouvriers, précaires, sans-papiers, qui assisteront à des spectacles, rencontreront des artistes, partageront leur expérience.
Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT