Comment la toute récente Philharmonie de Paris a attiré de nouveaux publics
L’établissement inauguré en janvier 2015 dans l’est de Paris a réalisé une étude complète sur son public. Profession Spectacle vous en expose les grandes lignes.
De beaux débuts. La Philharmonie de Paris a en effet réussi à attirer de nouveaux venus à ses concerts. C’est ce que révèle une étude réalisée sur la saison 2016-2017 de l’établissement inauguré en janvier 2015 dans l’est de Paris. L’enquête a été menée auprès du public individuel adulte âgé de 15 ans et plus sur une saison complète, de septembre 2016 à août 2017. Plus de 38 000 questionnaires ont été recueillis.
Un tiers n’avait jamais assisté à un concert classique
Selon l’étude, qui porte sur les concerts classiques et contemporains, 30,3 % de spectateurs n’avaient jamais assisté avant 2015 à une soirée à la Cité de la musique (ouverte en 1995 et ensuite rattachée à la Philharmonie) ou à la Salle Pleyel, qui accueillait les grands concerts classiques avant 2015.
On y apprend également que ces nouveaux spectateurs sont plus jeunes (41,1 ans) que les anciens (52,9 ans). L’âge moyen du public individuel adulte de la Cité de la musique – Philharmonie de Paris est donc comparable à l’âge moyen de la population française de 15 ans et plus, qui est de 48 ans.
Paris, mais pas que…
Construite par Jean Nouvel, avec un travail pointu sur l’acoustique, la Philharmonie a accueilli plus de 4 millions de visiteurs depuis 2015. Un public qui vient majoritairement de Paris (48 %) et de la petite couronne parisienne (24 %). Quelque 13 % des visiteurs viennent de la grande couronne et 15 % d’une autre région que l’Ile-de-France. Précisions qu’il n’y a pas que des concerts, mais également des musées ou encore des ateliers.
En revanche, les publics les plus réguliers ont une fréquentation fortement centrée sur la programmation des concerts : la moitié d’entre eux assiste presque exclusivement à des concerts classiques, tandis que l’autre moitié a un comportement plus éclectique. Les nouveaux venus représentent tout de même près de 20 % des spectateurs des concerts en général, et 31 % des spectateurs des projets spéciaux (projets artistiques qui peuvent associer la musique à l’image, la danse ou toute autre forme artistique) proposés par l’institution.
Le taux de remplissage des concerts a été de 92 % en 2017, avec un taux de satisfaction de 97 % chez les spectateurs des concerts, selon les chiffres de cet établissement public, financé à 80 % par l’État.
Encore trop élitiste
C’est le point noir que révèle cette étude. Près de 65 % des publics déclarent avoir obtenu un diplôme de niveau supérieur à bac +3, alors que les individus titulaires d’un tel niveau de diplôme représentent 21 % de la population francilienne et 11 % de la population nationale. Reste que ce constat est commun aux publics des institutions culturelles en général, dont la fréquentation est fortement liée au niveau de diplôme des individus.
En revanche, point positif, les nouveaux spectateurs des concerts ont un niveau de diplôme sensiblement moins élevé (59 % ont un niveau supérieur à bac +3). Il reste encore du travail pour intéresser tous les publics.
Photographie de Une – Philharmonie de Paris (source : Architectes Paris)