CNAREP la Paperie : un exemple des difficultés actuelles de la politique culturelle publique
Une lettre récente dénonce des problèmes de fonctionnement au sein du CNAREP des Pays-de-la-Loire : la Paperie. En apparence, il s’agit là d’un triste mais banal problème de management. Mais à force d’investiguer, nous avons vu émerger d’autres enjeux, qui posent la délicate question du fonctionnement des politiques culturelles publiques actuelles… Enquête.
Publié le 20 novembre – Actualisé le 26 novembre
Fin septembre, une lettre ouverte signée par des artistes et techniciens alertait sur les problèmes rencontrés avec le centre national des arts de la rue et de l’espace public (CNAREP) des Pays-de-la-Loire : la Paperie. Le principal reproche était la grande difficulté d’entrer en relation avec l’organisme. À l’origine du problème, un défaut de gouvernance qui semble mener la crise interne.
C’est donc une lettre ouverte qui a déclenché le débat public autour du malaise vécu au sein de la Paperie depuis de longs mois. Le 24 septembre, « un collectif d’artistes, de techniciens, administratifs, membres de compagnies des arts de la rue et de l’espace public » a envoyé un courrier aux collectivités, ainsi qu’au Syndicat national des arts vivants (SYNAVI). Quelques jours plus tard, le 8 octobre, un communiqué du syndicat dressait un constat des relations entre les compagnies et le CNAREP des Pays-de-la-Loire, soulignant surtout « les dysfonctionnements profonds affectant la Paperie », « les problèmes de gouvernance et de dialogue social », en appelant ainsi à l’intervention des collectivités pour relancer les relations.
Une crise interne : succession d’arrêts de travail et burn-out
L’absence de dialogue et, tout simplement, la difficulté d’entrer en relation affectent les liens entre les compagnies et le CNAREP depuis de nombreux mois. La crise sanitaire n’aidant pas, c’est aujourd’hui que l’affaire arrive au terme du supportable. « La situation se détériore depuis plusieurs années. Grande difficulté ou impossibilité d’obtenir des rendez-vous, absence de suite, réponses tardives ou aléatoires, non-respect des engagements d’accueil en résidence », voilà la liste des faits reprochés à la Paperie par les auteurs de la lettre ouverte.
Pourquoi cette lettre a-t-elle été spécifiquement adressée au SYNAVI, un syndicat d’employeurs de compagnies indépendantes ? Parce que certains de ses adhérents sont des familiers de la Paperie. Nous avons donc interrogé son délégué régional pour en savoir davantage : il indique avoir été interpellé sur ce problème via la lettre ouverte et « n’avoir aucune idée » des problématiques qui entourent la Paperie. Il nous précise néanmoins que les tensions décrites dans la lettre, avant d’être vécues par les compagnies, semblent tout d’abord exister entre les membres mêmes du CNAREP.
« Par le milieu professionnel, j’avais appris que le directeur de la Paperie avait été en burn-out, qu’il y avait une rupture en interne. C’était avant le confinement et cela avait déjà fait l’objet d’une lettre de la part des compagnies, poursuit le délégué régional du SYNAVI. Il semblerait que ce soit lié à des problèmes internes de gouvernance, de management, d’entente entre le directeur et ses équipes. Ils sont environ quatre ou cinq dans l’équipe. »
Dans Le Courrier de l’Ouest du 6 octobre, avant la parution du communiqué officiel des professionnels, Éric Fleurimont, secrétaire national du SYNPTAC-CGT, évoque « les souffrances des salariés » qu’il accompagne, revenant sur le burn-out du directeur de la Paperie et ses conséquences sur le fonctionnement interne. « Les salariés ont porté à bout de bras la structure, surtout quand le directeur était en arrêt maladie au printemps 2020. » Le syndicaliste a de nouveau eu l’occasion de revenir sur la profonde souffrance des salariés dans un article de Ouest France du 13 octobre 2020.
Cette crise ne date pas d’hier mais remonte à plus d’un an, puisque cette lettre fait notamment suite à une succession d’arrêts de travail en 2019 de « cinq salariés sur six au même moment pendant un mois et demi ». Le même schéma s’est reproduit à la sortie du confinement, ce que confirme le communiqué du SYNAVI. « Au fil des mois, pour ne pas dire des années, cette structure dédiée aux arts de la rue est en dysfonctionnement le plus complet, traversant des problèmes de gouvernance, de dialogue social, de santé au travail et de direction. » Seulement, leur difficulté s’est retournée contre eux, notamment via cette lettre ouverte émanant de compagnies extérieures à la Paperie mais travaillant avec elle.
En apparence, il s’agit simplement d’un problème particulier – certes dramatique, mais somme toute classique – de management et de ressources humaines. Rien là qui devrait intéresser un journal tel que Profession Spectacle*. Sauf que, à force de gratter, nous voyons peu à peu émerger de nouveaux acteurs qui interrogent sur le fonctionnement et les modèles des politiques culturelles publiques actuelles.
Un troisième acteur : les collectivités territoriales
Le délégué régional du SYNAVI dans les Pays-de-la-Loire relaye l’inquiétude de ses adhérents « sur le fonctionnement de la Paperie elle-même et sur l’existence de cet outil qui est cher aux compagnies de la région puisqu’il n’y a pas d’autres Centre des arts de la rue en Pays-de-la-Loire ». Il souligne notamment la singularité du CNAREP par rapport aux autres Centres des arts de la rue : « C’est une structure plus nomade, qui se promène partout dans les Pays-de-la-Loire, avec de gros projets de territoire. Il y a peu de compagnies, mais cela représente beaucoup de travail pour chacune. »
La Paperie, en tant que CNAREP, dépend totalement des financements publics et doit en conséquence répondre à une mission de service public. C’est là aussi que le bât blesse. Le délégué à la culture de la ville d’Angers, qui subventionnait le projet à hauteur de 90 000 euros, a décidé de ne plus les verser, les objectifs n’étant selon lui pas remplis. Nicolas Dufetel se justifie ainsi auprès du Courrier de l’Ouest, dans l’article du 6 octobre 2020 : « Les tutelles ont envoyé un courrier de recommandations mais le président de l’association s’est obstiné à ne pas tenir compte des conseils. Des décisions prises étaient contraires aux règles. »
Contrairement à ses contradicteurs, Éric Aubry, le directeur et fondateur de la Paperie, n’a jamais eu l’occasion de s’exprimer publiquement sur le sujet. Nous l’avons donc contacté pour avoir – enfin – sa version des faits. Il désigne pour sa part « une divergence de vues sur les arts de la rue et sur la politique publique ». La région, quant à elle, vient de baisser ses subventions de 30 000 euros, tandis que le département a décidé de ne pas renouveler ses aides de 7 500 euros. Toutes ces sommes accumulées représentent environ le budget qui manque à la Paperie pour boucler celui de l’année 2021.
Aujourd’hui, la Paperie est ainsi prise dans un étau, entre deux pressions : d’un côté les pouvoirs publics cessent de financer un lieu artistique labellisé qui ne correspond plus à ses attentes, justifiées ou non ; d’un autre côté, les compagnies travaillant avec le CNAREP souffrent d’une absence de dialogue et de communication, ainsi que d’un non-respect des engagements.
Une double pression aux airs de déjà-vu
Punir le directeur et alerter sur les problèmes de communication avec la Paperie sont-elles les solutions adéquates ? La lettre ouverte des compagnies est peut-être l’une des démarches à interroger. Certes, la souffrance des artistes semble bien réelle, si l’on en croit la lettre et les différents représentants du SYNAVI et de la CGT, surtout en une telle période de crise dans le milieu de la culture, à la suite des mesures sanitaires. Mais il faut aussi prendre conscience des conséquences que peuvent avoir de telles méthodes.
La première d’entre elles n’est pas nouvelle, puisqu’elle consiste en l’interférence de la hiérarchie publique dans la gouvernance d’une structure artistique. Et la libre volonté, jugée mauvaise, de ladite structure est souvent pointée du doigt par les puissances publiques.
Nous avons pu constater, dans un passé très récent, ce que de telles situations engendraient, à l’image de la suppression d’Arcadi à la suite d’une élection démocratique rejetée par Valérie Pécresse. Lorsque les représentants politiques se trouvent par ailleurs en désaccord avec les structures culturelles, il n’est pas rare que le conflit se transforme en véritable préjudice, telle la baisse de subventions allouées à la Scène nationale d’Aubusson en 2018 à cause de querelles politiques. Si les causes et les méthodes diffèrent largement à l’origine, d’un cas à l’autre, une même conséquence advient régulièrement : la sanction, par le politique, de l’institution culturelle.
Le directeur de la Paperie serait quant à lui invité par les collectivités à réécrire un projet, selon le délégué du SYNAVI. « La ville d’Angers ne nous a jamais dit de faire ceci ou de ne pas faire cela, rectifie de son côté le directeur Éric Aubry, que nous avons pu joindre. Elle ne nous a pas imposé son mode d’action. Ce travail ne l’intéresse pas. Pour la ville d’Angers, la culture et l’art sont des moteurs de marketing territorial qui permettent de ‘vendre’ le bien vivre-ensemble, surtout pour des cadres et des entreprises qui vont permettre une plus-value de la ville. Elle en a d’ailleurs le droit. On peut observer que, depuis 2014, la ville d’Angers a une politique culturelle centrée sur des valeurs classiques, ainsi qu’une vision centripète de la culture. »
Une querelle des anciens et des modernes ?
Pourquoi, dès lors, le directeur de la Paperie pâtit-il du désaccord stratégique avec la ville d’Angers ? Est-il justifié ou non ? Les avis divergent très fortement, comme nous avons lu le lire dans les différents articles, tribunes et avis cités ci-dessus – qu’il faut bien sûr lire pour avoir une vue d’ensemble. Pour Éric Aubry, il s’agirait d’un conflit entre classicisme et modernité. « Les théâtres et les musées sont pleins des mêmes », rétorque-t-il ainsi.
Et de préciser la vision de sa structure, qui apparaît venir en complément des autres, plus traditionnelles, voulue par certaines collectivités. « Le schéma d’activité et les modalités d’usage qui ont forgé l’essence et la spécificité de La Paperie ont été conçus autour d’un travail artistique, contextuel et culturel, dans la durée, mais dont la communication n’était finalement pas assez visible et lisible. Ils ont été pensés autour de valeurs qui rassemblent notamment ceux qui n’ont pas les clés et les codes de l’art. Il s’agit de traiter des questions d’habiter, de manger, de se déplacer, de vivre ensemble. L’artiste est pour La Paperie un médium qui déplace les questions originelles et nous permet de voir, d’apprendre et de comprendre ce en quoi un pays devient paysage. »
Le directeur précise, en réponse aux exigences des collectivités : « Souvent, ce ne sont pas les services culturels qui nous appellent, mais les services sociaux, les services de l’urbanisme, les services des mobilités, les services des personnes âgées, un quartier tout entier ou une communauté de communes. » Les temps de présence sont longs, de six mois à trois ans, fondés sur un principe d’infusion dans le territoire.
« Repenser totalement le monde de l’art et de la culture » ?
Pour couper court au débat qui oppose la Paperie et les collectivités, Éric Aubry juge de façon lapidaire qu’« il faut repenser totalement le monde de l’art et de la culture », « qui nous fonde en tant que société ».
Un modèle de service public du milieu de la culture arriverait-il à bout de souffle ? Il y a indéniablement, dans le cas du CNAREP, un grave problème de gouvernance. Il semble aussi que l’accroissement du pouvoir donné aux collectivités territoriales et la dépendance aux subventions pèsent de plus en plus sur l’autonomie des structures culturelles publiques. Les cas d’Arcadi, d’Aubusson et, aujourd’hui, de la Paperie nous le rappellent. En cas de désaccords, les structures semblent de plus en plus livrées à elles-mêmes, sans aucun arbitrage ni recours lorsque les puissances publiques locales viennent à les sanctionner : une épée de Damoclès pèse ainsi constamment sur les lieux culturels, en fonction de la couleur politique et des désidératas des éphémères élus.
C’est pourquoi il est peut-être temps qu’il y ait une refonte des politiques culturelles publiques, qui inscrirait un principe (non négociable) préalable de gouvernance dans sa charte fondatrice : le fait que les différentes parties s’installent régulièrement autour de la table, dialoguent et co-construisent un projet commun, chacune selon ses compétences. Tel nous semble être aujourd’hui l’un des enjeux majeurs de la vie culturelle dans notre pays.
Alors que nous venons de publier cet article ce matin même, nous apprenons qu’à la suite des démêlés expliqués dans notre enquête, le verdict était tombé : la Paperie subira une dissolution le 31 décembre de cette année. Un geste radical qui, malheureusement, était à prévoir, comme nous l’expliquons longuement ci-dessus. Les compagnies des Pays-de-la-Loire ne pourront donc plus compter sur aucune structure pour être représentées dans la région.
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* Cette phrase ayant pu être mal interprétée, nous souhaitons la préciser : Profession Spectacle ne souhaite pas relayer chaque problème relationnel particulier des artistes. Nous recevons quotidiennement des dénonciations de ce type. Or derrière les soi-disant problèmes de management, se cachent parfois des rancœurs et autres difficultés relationnelles, de l’ordre du privé ; il est souvent impossible de faire la part des choses entre des problèmes structurels et ces jalousies singulières. Il nous semble que ce n’est pas le rôle d’un journal — contrairement à d’autres structures, telles que les organisations professionnelles et les syndicats — de participer à cette forme de victimisation systématique particulière, justifiée ou non. Un journal, qui s’adresse à un lectorat large, doit avoir pour exigence d’élargir constamment le champ de vision, par une réflexion sur les enjeux structurels, politiques, sociaux, économiques, spirituels, etc. Un article sur les problèmes généraux de management dans le milieu culturel reste donc, au-delà de tel ou tel exemple particulier, tout à fait légitime – Profession Spectacle en a publié une quantité non négligeable depuis plusieurs années.
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Bonjour Monsieur Fleurimont,
Tout d’abord, rappelons que toute la première partie de l’article parle de la souffrance des salariés. Nous la respectons et l’évoquons, à travers la lettre des compagnies, à travers vos propos. Certes, nous ne citons qu’une phrase de vous, mais elle dit cette souffrance. Elle est exprimée, il n’y a pas y revenir (elle est même rappelée plus loin dans l’article).
À la suite de votre message et de celui de M. Jean-Luc Prévost, nous avons néanmoins modifié notre article afin de faire droit à certaines remarques pertinentes que vous nous faites et de clarifier certains points : nous avons notamment ajouté une référence à un second article dans lequel vous intervenez, afin que nos lecteurs aient un maximum de sources possibles, ainsi qu’une mention comme quoi « il faut bien sûr lire [tous les avis divergents] pour avoir une vue d’ensemble ». Cette mention, qui nous semblait inutile a priori puisque notre journaliste l’avait déjà écrit plus haut, a une vertu pédagogique, celle inhérente à toute répétition : nous voulons être bien certain d’être compris.
Nous avons enfin précisé qu’Éric Aubry n’avait jamais eu le droit à la parole, ce qui expliquait que nous ayons fait appel à lui. Dans la première version de cet article, il n’apparaissait pas. C’est moi qui ai personnellement insisté pour que sa version puisse enfin être donnée, et non étouffée par ses contradicteurs. C’est un choix que j’assume. Il me semblait important qu’il puisse, lui aussi, proposer sa version des faits – ce qui n’enlève rien à la souffrance évoquée dans la première partie. Son positionnement méritait aussi d’être respecté. Que vous ne soyez pas d’accord avec lui, on le comprend ; nous ne le sommes pas forcément non plus.
Concernant le paragraphe que vous citez – chaque fois de manière biaisée – dans votre deuxième et dans votre dernier paragraphe, nous avons apporté une précision dans le Nota Bene de l’article. Nous restons tout de même étonnés que notre formulation, qui devrait une norme déontologique pour tout journal qui se respecte, soit à ce point déformée.
Tout cela n’enlève évidemment rien aux éventuels désaccords de fond.
Sur la question de la dissolution de la Paperie par exemple, notre journaliste – qui a couvert plusieurs cas de suppressions – a de toute évidence un avis à la fois différent du vôtre et de celui de toutes les parties prenantes, y compris d’Éric Aubry. Il s’agit là d’une analyse personnelle de Louise Alméras, que nous respectons, sans qu’elle soit nécessairement la ligne du journal. Reste qu’elle ne s’est pas trompée sur la possible liquidation de la Paperie, qu’elle avait prédite dans l’article, une semaine avant toute annonce… Notre enjeu au fond est de respecter les différents avis et de permettre qu’ils soient exprimés équitablement, n’en déplaise à ceux qui veulent imposer leur « vérité ». Car nous croyons que ces divergences sont tout à fait saines en démocratie.
Enfin, nous rectifions l’orthographe de votre nom… qui n’est rien d’autre qu’une erreur de frappe.
Cordialement,
Pierre Monastier
Rédacteur en chef
Madame, Monsieur, La Rédaction,
Vous dites avoir lancé votre enquête le 8 octobre…2020 je suppose. En ce qui me concerne, c’est depuis septembre 2019 que j’accompagne les salariées pour tenter de trouver une issue à cette situation qui n’aura pour elles que des conséquences dramatiques par la perte violente de leur emploi. Car bien avant les compagnies et les artistes, ce sont les salariées qui ont fait les frais de cette gestion dégradée, raison principale du résultat auquel nous aboutissons aujourd’hui.
Votre analyse vous amène à présenter un point de vue restrictif et quasi unilatéral du problème, sans évoquer une seule fois la portée humaine et sociale de cette catastrophe. Il est vrai, vous le soulignez, que de telles considérations n’ont pas de quoi « intéresser un journal tel que Profession Spectacle » … C’est bien regrettable, car la santé physique et mentale des travailleurs du spectacle, la qualité de leurs conditions de travail et de l’encadrement dont ils bénéficient devraient être des préoccupations collectives permettant de garantir un outil de travail solide.
L’absence de propos contradictoires et la tribune généreuse que vous offrez au directeur de La Paperie ne peut qu’apporter une vision faussée d’une problématique bien plus profonde qu’un simple choix politique ou une supposée ringardise idéologique de la part des tutelles comme semble le suggérer le directeur. L’interruption de l’engagement financier de celles-ci n’est en aucun cas la cause de cette crise, pas plus qu’un caprice de tel ou tel élu frustré ou insatisfait. Ce n’est bien au contraire que la résultante de longs mois de dégradation de la gouvernance, du comportement obstructif du CA, faisant fi des nombreuses alertes et sollicitations extérieures pour trouver des pistes de sortie de conflit.
Mentionner la « punition » du directeur pour des raisons politiques, d’ingérence de la hiérarchie publique ou d’incompatibilité artistique générationnelle, ne fait que masquer l’origine du malaise que les artistes et compagnies ont fini par ressentir et n’aboutit qu’à une confusion des genres raccourcie avec les situations d’autres structures comme Arcadie ou la Scène nationale d’Aubusson.
La chronologie des faits est d’une toute autre réalité, encore faut-il se donner la peine de remonter le courant pour en prendre connaissance.
Dans votre réponse à Jean-Luc Prévost, vous vous offusquez bien vite d’être remis en question pour le manque de rigueur de votre article. Ce que je veux bien comprendre puisque ce n’est certainement pas agréable. J’ajouterai cependant que j’aurais été très heureux de pouvoir répondre à une éventuelle sollicitation de votre part et apporter ainsi un autre éclairage, un peu plus complet que la petite phrase qui m’est attribuée, extraite rapidement d’un autre article sans avoir pris la peine d’en savoir plus sur la condition de celles qui subissent certainement le plus douloureusement cette situation.
À défaut d’évoquer un sujet trop « classique » comme la souffrance au travail dans le secteur culturel, cela vous aurait au moins permis de connaître la bonne orthographe de mon nom. Ce doit être ce que l’on appelle la vérification des sources.
Cordialement,
Eric Fleurimont, Secrétaire national du Synptac-CGT
Bonjour, ce n’est pas pour rien que nous avons milité pour que les politiques culturelles soient fondées sur les droits culturels et non sur les arbitraires des différentes parties prenantes. Mais ici rien pas même une référence à la loi , ni par l’Etat ( c’est quand même un label ! ) ni par les collectivités, ni par la gouvernance.. Voilà donc un beau gâchis.. DOmmage.
La mission des centres nationaux est lourde avec des financements faibles.
Mission nationale et symbiose de territoire difficile avec des missions de création.Pas simple comme alchimie dans un contexte où les financements publics baissent .De surcroît ces baisses cumulée avec des ressources faibles liées aussi à la gratuité spécifique à ce secteur rendent l ‘exercice périlleux….
Je ne vois pas ce que vient faire le synavi dans une telle histoire….il est au ca? Fait parti des tutelles? Représente le milieu des arts de la rue?…
La pression sur une direction se traduit par des tensions internes et a vous ne parlez pas du fond de l ‘histoire des arts de la rue sur ce territoire son évolution, les chocs aussi ….
Le 31 les portes ferment …cette nouvelle attriste les artistes ,le milieu professionnel des arts de la rue…le monde politique semble silencieux pourquoi?…
Les tutelles auxquelles le directeur rend ses comptes
Le président?
Un peu léger votre article et très triste cette disparition…mais au fait quel savoir avez vous des arts de la rue et de leurs spécificités ?
Bien à vous.
René Marion
Bonjour Monsieur Prévost,
À la suite de votre message et de celui de M. Éric Fleurimont, nous avons modifié notre article afin de faire droit à certaines remarques pertinentes que vous nous faites et de clarifier certains points.
Toutefois, nous ne comprenons pas le reproche que vous nous faites : toutes les parties prenantes sont citées. Si la parole d’Éric Aubry est plus longuement, c’est simplement qu’il est le seul à ne jamais s’être exprimé sur l’affaire, contrairement aux autres, qui ont pu s’exprimer dans d’autres médias, d’autres articles. Il nous semblait que c’était une mesure d’équité. Vous avez évidemment le droit d’avoir un tout autre point de vue, qui n’est peut-être pas représenté dans cet article – car ce dernier, comme tout article, ne peut prétendre à l’exhaustivité.
La comparaison avec Arcadi nous semble pour notre part justifiée, si elle est bien remise dans son contexte. Nous ne comparons pas, stricto sensu, la Paperie et Arcadi. Nous avons bien conscience que les situations sont différentes. Nous évoquons néanmoins les problèmes de gouvernance et les conséquences politiques de ces crises (mêmes différentes) que nous avons pu observer à de multiples reprises. Et il semblerait que les faits nous donnent raison : la dissolution, par une action politique directe ou indirecte, d’une association devenue CNAREP. C’est à ce titre que vaut la comparaison, pas à un autre.
Cordialement,
Pierre Monastier
Rédacteur en chef
Je n’en reviens pas de votre article ! Le boulot de journaliste consiste à croiser les interviews, à donner la parole aux différents protagonistes, à mettre dans votre article tous les éléments possibles pour chacun.e se fasse sa propre idée ! La, en l’occurrence vous donnez la parole à un seul interlocuteur, vous rapprochez des situations très différentes ( Arcadi par exemple), vous prenez appui sur le Synavi qui vient juste de connaître la situation ! Bref, vraiment pas professionnel que cet article . Jluc Prevost (président de la fédération nationale des arts de la rue)