Cineuropa : notre partenaire aux dimensions européennes
Profession Spectacle est heureux de vous présenter son nouveau partenaire : Cineuropa. Fort d’une vingtaine de collaborateurs répartis dans une dizaine de pays européens, ce média, qui fête ses dix ans en Belgique, recense notamment une grande partie des festivals majeurs qui ont lieu en Europe. Rencontre avec son directeur, Valerio Caruso.
Reportage photos : Eliott Chalier.
Pour le regard français, l’alerte maximale s’est étendue sur Bruxelles comme une apparente chape de plomb qui provoque, tantôt l’agitation, tantôt la léthargie. Si la cérémonie de clôture du 1er FIFB a bien été annulée, le samedi 21 novembre dernier, l’équipe de Cineuropa continue paisiblement son travail, au cœur de la capitale européenne, à quelques encablures de la place Jourdan. La rue est calme, l’immeuble est de briques, la salle de réunion est de la plus neutre blancheur, pleine d’une efficacité laborieuse. Oui, nous sommes bien à Bruxelles.
Une même Europe en quatre langues
L’aventure Cineuropa est cependant née à plus de mille kilomètres de Bruxelles, en Italie : « Nous avons créé le site en 2002. À l’origine, nous étions l’agence de promotion du cinéma italien et nous appelions Italia Cinema », se souvient Valerio Caruso, présent dès les débuts et actuel directeur de Cineuropa. Le changement de gouvernement et de politique, en 2004, a mis un coup d’arrêt au budget. Un an plus tard, Cineuropa, ASBL internationale, est refondée à Bruxelles : « Comme nous avons bénéficié dès le début de subventions européennes, nous nous sommes naturellement installés en Belgique. Nous recevons 300 000 euros du programme ‘‘Creative Europe’’ de la commission européenne, pour un budget annuel de 500 000 euros. »
Cineuropa rassemble des professionnels européens du cinéma qui se rassemblent plusieurs fois par an, notamment lors des festivals à Cannes et à Berlin. Le succès de ce média s’explique par le vide qui existait alors : « Il n’y avait pas de média européen lié à la production cinématographique européenne, poursuit Valerio Caruso. Nous faisons du service public, pour la promotion du cinéma européen, pour les Européens eux-mêmes, mais aussi pour les autres continents. C’est pourquoi nous avons mis en place une large base de données, accessibles en quatre langues : italien, anglais, français et espagnol. »
Le grand absent reste la langue allemande. La raison en est simple : les langues ont été décidées en fonction de l’aide financière apportée par chaque pays ; l’Allemagne ne donne rien. À ce jour, la Belgique, l’Italie, la France, la Suisse et l’Espagne sont les donateurs principaux. La subvention française est évidemment accordée par le CNC, avec qui Cineuropa renforce, année après année, son partenariat : le projet en cours est de coordonner les fiches faites par Cineuropa sur chaque film avec les plateformes VOB, connues du CNC et légales sur le territoire français.
Une volonté d’exhaustivité objective
En Belgique, trois personnes sont employées à plein-temps : la francophone Laura, l’hispanophone David et l’anglophone Matthew. À cette équipe fixe viennent s’ajouter un rédacteur en chef italien, Domenico La Porta, un directeur (italien également), Valerio Caruso lui-même, un directeur financier et une quinzaine de pigistes, présents un peu partout en Europe.
Si la production est dense, les articles proposés sur le site ressemblent souvent davantage à des communiqués de presse objectifs qu’à des articles de fond risquant des prises de position. La raison en est simple, explique Valerio Caruso : « Notre exigence des quatre langues entraîne que les articles sont souvent courts, afin que l’information soit facilement traduisible et divulguée au plus vite. Par ailleurs, nous sommes un site de promotion : nous ne cassons jamais un film qui nous semblerait mauvais. » Pas de sélection donc, mais plutôt un désir d’exhaustivité.
L’ennui est que Cineuropa est également victime de la baisse des subventions : « Pour une subvention, il nous est demandé de plus en plus de contreparties contrôlées. C’est normal, mais cela entraîne une charge supplémentaire de travail, pour moins d’argent au final. » D’où la mise en place de newsletters publicitaires, pour promouvoir l’un ou l’autre festival, en vue de compléter le budget annuel.
Présentations de films, interviews d’artisans du cinéma, compte rendu de festivals, mise en avant d’initiatives locales… Cineuropa présente une base de données riche et fournie. Si certains professionnels consultent régulièrement cette bibliothèque cinématographique, le grand public peine encore à s’y rendre.
Dans le cadre de notre nouveau partenariat, Profession Spectacle se fera dorénavant une joie de sélectionner chaque mois, pour vous, le meilleur de leur production… Cineuropa aura toute latitude pour faire de même.
Pierre GELIN-MONASTIER
Photographies : Eliott CHALIER.