Cinéma d’animation : encore trop peu de femmes au générique
Moins nombreuses, moins payées et avec moins d’accès aux métiers techniques: comme dans le reste du cinéma, la parité est loin d’être acquise pour les femmes dans l’animation, même si le vent du changement souffle, comme le montre la charte pour la diversité signée au Festival d’Annecy.
En pleine vague #MeToo, les femmes ont été sur le devant de la scène à Annecy, avec l’organisation lundi des deuxièmes Rencontres internationales des femmes dans l’animation, initiées par les associations Women in Animation et Les Femmes s’animent.
Dans la foulée du Festival de Cannes, Annecy a signé mardi une charte en faveur de la parité dans les festivals de cinéma, initiée par le collectif français 5050 pour 2020. Sur les 740 films primés à Annecy depuis 1960, seuls 20 % ont été réalisés ou co-réalisés par des femmes. Et cette année, seulement 20% des longs métrages en sélection officielle sont féminins.
En France, selon une étude publiée cette semaine par 5050 pour 2020, seules dix femmes ont réalisé des longs métrages d’animation entre 2003 et 2017, soit 6 % de réalisatrices. Un chiffre bien en deçà de celui du cinéma français en général (23 % de réalisatrices entre 2006 et 2016).
Encore plus parlant, sur 8 % de longs métrages réalisés par des femmes entre 2003 et 2017, seuls 2 % l’ont été par une ou plusieurs femmes sans co-réalisateur masculin.
La situation semble cependant s’améliorer : en 2017, sur cinq films d’animation agréés par le Centre national du cinéma (CNC), deux sont entièrement réalisés par des femmes, et un en association avec un homme.
[avec AFP]
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