Christian Albuisson, ce conseiller consulaire français qui promeut la culture en Écosse
Christian Albuisson est conseiller consulaire – représentant des Français auprès du consulat – en Écosse depuis 2014. S’il a toujours contribué, à sa manière, au soutien de la culture française dans le pays, il essaie de mettre, quand il le peut, ses contacts et sa bourse d’élu au service d’artistes qui démarchent les organismes culturels français d’Édimbourg et de Glasgow. Rencontre avec un homme et un élu engagé.
La France, il l’aime et pourtant il l’a quittée pour l’Écosse en 1983. Christian Albuisson continue néanmoins d’entretenir un lien avec la Mère-Patrie, non seulement en soutenant sa culture d’un point de vue personnel, mais aussi en utilisant son statut de conseiller consulaire local. Après des études de droit, diplômé de Sciences Politiques, il pose ses valises dans le pays d’Arthur Conan Doyle pour compléter ses recherches de doctorat sur le nationalisme écossais. Il prévoit de rester deux ans… mais n’en est jamais reparti. Élu en 2014 et pour 6 ans, il est en parallèle gérant de portefeuilles et responsable de développement et de relation clients dans le cabinet de conseil en investissement Montanaro Asset Management.
Maintenir une présence culturelle française forte
En tant qu’élu, la défense de la culture française ne fait pas partie de ses fonctions principales, mais cette mission lui tient à cœur. « Je veux maintenir mes racines françaises, explique-t-il, la France m’a donné mon éducation. L’Écosse adore notre pays, la présence culturelle française y est forte. De ce fait, il a été facile de m’impliquer et d’aider à faire connaître notre culture ».
Son investissement commence bien avant son mandat. Il y a un peu moins de 25 ans, alors que le festival du film français balbutie, il contribue à la réalisation du projet. « Je les ai aidés à trouver des sponsors dans le secteur financier. Du fait de mon métier, je suis un très bon intermédiaire ! Grâce à mes contacts politiques locaux, j’ai pu les mettre en contact avec Total, qui les soutient toujours aujourd’hui. »
Recours à l’indemnité de conseiller
En 2009, quand le gouvernement français cherche à transformer l’Institut français d’Édimbourg, soit un organisme public, en une Alliance française, qui fonctionne plutôt comme une association caritative, il s’y oppose. La mission de promouvoir la culture française doit revenir, selon lui, à l’État français. « On m’a même proposé de rejoindre le conseil d’administration, ce que j’ai refusé. Le gouvernement a finalement changé d’avis sous la pression de la campagne, je pense, alors que le projet était quasi-finalisé. »
Plus récemment, Christian Albuisson aide le dernier consul en place à organiser une rentrée littéraire en faisant un don de 500 livres (soit 543 euros), piochés dans son indemnité de conseiller consulaire. « Les dons sont pris sur mon indemnité quand je ne l’utilise pas entièrement, explique-t-il. Je réussis à combiner plusieurs voyages de conseiller consulaire avec des voyages d’affaires et j’utilise les économies réalisées pour les dons ». Il recourt également à cette bourse pour financer d’autres activités, comme une compétition des écoles dans le cadre de la francophonie, ou pour aider l’Alliance française de Glasgow dans certains de projets. « L’Alliance m’avait contacté pour faire venir des artistes français ; j’ai de nouveau envoyé 500 livres pour que l’événement se réalise. »
Aider à faire aboutir les projets
Aujourd’hui, il veille surtout à ce qu’il n’y ait pas de problème dans le fonctionnement de l’Institut d’Édimbourg. Il a donné plusieurs centaines de livres aux associations et petites écoles locales, s’efforçant de venir aux spectacles pour soutenir, d’une autre manière, les projets français.
Mais attention, il souligne bien que le mécénat culturel ne fait pas partie de ses missions. « Je ne peux pas recevoir toutes les offres… Il faut contacter l’Alliance française de Glasgow ou l’Institut français d’Édimbourg pour présenter un projet, prévient-il. Ensuite, je peux aider pour que les choses aboutissent. Comme je viens d’Ardèche, je vais par exemple essayer de faire venir un groupe de musique issu du département. Je m’implique en fonction des projets, mais ce n’est pas ma vocation. »
Chloé GOUDENHOOFT
Correspondante Grande-Bretagne
Photo de Une – Christian Albuisson (2e à gauche) lors de la campagne pour soutenir l’Institut français d’Édimbourg.