Bruno Coquet : proposition d’un modèle d’assurance pour les intermittents du spectacle
Décryptage – L’économiste Bruno Coquet, connu pour ses travaux sur le régime d’assurance chômage français, à l’origine d’une partie des réformes récentes, propose une analyse du régime propre aux intermittents. Plus spécifiquement, il s’intéresse sur l’efficacité de cette assurance chômage que touchent les professionnels du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel, dans le large cadre de l’économie de la culture. Profession Spectacle résume pour vous sa thèse : si elle ne prend certes pas en compte toute la réalité économique liée au spectacle vivant (qu’on pense aux retombées pour les commerces environnants), elle contribue néanmoins grandement au débat houleux actuellement en cours.
Sujet à une polémique accrue par le contexte de crise économique que nous connaissons, le régime d’assurance chômage propre aux intermittents du spectacle ne cesse de faire débat. La défense de ce régime par ses acteurs et l’analyse souvent trop rapide qui en est faite laissent facilement croire qu’il s’agirait d’un régime de faveur aberrant. Sans prôner une suppression pure et simple de celui-ci, Bruno Coquet fait ici une proposition d’amélioration de ce modèle d’assurance qui répondrait autant aux besoins spécifiques du secteur culturel qu’à l’exigence d’équité de traitement avec les autres secteurs existants.
La productivité des intermittents, inférieure au coût qu’ils représentent dans les dépenses d’assurance chômage (4,7 % des dépenses de l’Unedic pour 44 jours de travail par an pour les artistes et 82 jours pour les techniciens), ne conditionne pas à elle seule la production culturelle française. D’autres branches du spectacle y contribuent également et bénéficient d’importantes subventions de l’État (plus de 700 millions d’euros par an), auxquelles viennent s’ajouter les subventions locales et les modèles de protections fiscales. Une modification du régime d’assurance actuel n’affecterait donc pas la culture en tant que telle.
La vraie difficulté réside dans le fait que l’économie du spectacle telle qu’elle se présente aujourd’hui semble totalement dépendante du régime spécial dont elle bénéficie. Son mode de fonctionnement nécessiterait une demande de spectacles suffisante pour limiter la précarité de l’emploi qu’elle véhicule, ce qui n’est pas le cas et dénote un système trop aléatoire.
Selon Bruno Coquet, c’est cette dépendance qui peut être corrigée. Partant du constat simple que les autres secteurs artistiques se rattachent au régime général, il propose donc que ce régime soit appliqué à tous les salariés, intermittents compris. Dans cette logique, il faudrait également mieux traiter le problème de la précarité dans tous les secteurs concernés, et enfin responsabiliser les employeurs dont le mode de production implique un fort chômage en mettant les coûts à leur charge. En appliquant ces principes, il serait donc possible d’unifier le modèle d’assurance chômage sans sacrifier les intermittents.
Joseph RIXERE
Encore un qui n’a rien compris, dans un publication du Medef je comprends mais là, je me demande ce que ça vient foutre dans ce magazine. Qu’ils s’attaquent aux abus des employeurs France 2, France 3 les chaines de TV, Radio France, qu’ils évitent la permitence, qu’ils écoutent ce qu’on leur propose.