« Black Panther » : le film qui remet enfin les Africains à l’honneur ?
Du Kenya au Nigeria, la sortie en salles cette semaine du dernier opus des studios Marvel, Black Panther, suscite l’enthousiasme des spectateurs et le sentiment empreint de fierté qu’un vide a enfin été comblé par Hollywood. Car Black Panther est non seulement le premier super-héros africain à avoir son film dédié dans la série Marvel, il est surtout à la tête du royaume imaginaire de Wakanda, qui a réussi à exploiter un minerai rare, le Vibranium.
[avec AFP]
Ce dernier permet à Wakanda de devenir la nation la plus développée et la plus technologiquement avancée au monde. Autant de raisons de bomber le torse comme l’expliquait dans une récente interview l’actrice kényane oscarisée Lupita Nyong’o, au générique du film.
Black Panther permet ainsi de changer la représentation des Africains dans le cinéma hollywoodien, loin des clichés misérabilistes. « Le fait que les studios Marvel puissent présenter un film entièrement fondé sur les personnages africains est une prise de position très importante par rapport au reste du monde. Ça fait tellement de bien et ça va nous détourner de certains des stéréotypes sur les Africains », se félicite Moses Odua, acteur kényan de 41 ans.
Une responsabilité perçue en amont
Une forme de responsabilité dont le réalisateur afro-américain du film, Ryan Coogler, et les acteurs, pour beaucoup Africains, avaient conscience, comme l’explique l’actrice Sope Aluko, une des cinq Nigérians du casting.
« Nous savions que nous avions une responsabilité envers l’Afrique, et la communauté noire en général, alors que nous tournions le film. Mais j’étais loin de m’attendre à ça, tout cet enthousiasme de la communauté noire », a confié à l’AFP l’actrice en marge de l’avant-première à Lagos, mercredi soir.
Un vide énorme désormais comblé
T’Challa, roi du Wakanda, n’est pas le premier super-héros noir de l’univers Marvel porté au grand écran. Le personnage de Blade, incarné par Wesley Snipes, a donné lieu à une trilogie entre 1998 et 2004. Mais Blade était Américain, tandis que T’Challa est 100 % Africain.
Comme le résume Jinna Mutune, réalisatrice kényane de 29 ans, le film a déjà remporté son pari de « présenter la culture africaine sous un angle positif ». Black Panther « comble un vide énorme mais je ne suis pas sûre qu’un seul film soit suffisant. Nous avons besoin d’autres Black Panther, encore et encore ».