Au matin d’un vertige
Chronique des confins (7)
Nicolas Waquet
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Un jour, une écriture – Le confinement porte en lui-même une intimité, une profondeur dont peuvent se saisir les écrivains et les écrivaines, notamment de théâtre et de poésie. Nous les avons sollicités, afin qu’ils offrent généreusement leurs mots, leur écriture des confins… Derrière l’humour qui inonde les réseaux sociaux, il y aura toujours besoin d’une parole qui porte un désir, une attente, un espoir, du sens.
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les instants s’offrent nus
intouchés
d’une clarté vénéneuse
le silence tourne en cage
comme un fauve concentrant sa puissance
les yeux fous
de soleils dévorants
voltigeant dans les miens fascinés
*
terreur devant le disque roi
blanc
au front de ton adoration
enfant de son aura tonnante
la vie attend parmi les mots
que l’on n’ose plus cueillir
ce fruit labile
dans les vergers sans voix
la tienne résonne toute seule
dans ce matin
dans cette lumière
vertige d’éther et de cristal
*
printemps radieux dans la démence
demain sera inattendu
la mort peut-être dans ma chair
comme un astre éclaté
Nicolas WAQUET
Poète et traducteur
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