Au cinéma – « La Promesse de l’aube » : un film d’un académisme sans âge et sans génie

Au cinéma – « La Promesse de l’aube » : un film d’un académisme sans âge et sans génie
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En 1960, consul de France à Los Angeles, prix Goncourt 1956 grâce aux Racines du ciel, Romain Gary écrit son autobiographie. Ce sera La Promesse de l’aube. L’écrivain célèbre y parle de son enfance en Pologne, de son arrivée en France, de son engagement dans la France libre de De Gaulle, de ses débuts comme romancier.

★★☆☆

Mais il y parle surtout de sa mère Mina qui l’a élevé seul, qui l’a adulé et qui lui a transmis son ambition démesurée. « Avec l’amour maternel, la vie vous fait, à l’aube, une promesse qu’elle ne tient jamais. Chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. »

La fine fleur du cinéma français

Éric Barbier n’a pas lésiné sur les moyens pour adapter La Promesse…, qui nous entraîne du Mexique en Pologne, de la Côte-d’Azur au Sahara, de Paris à l’Angleterre en guerre.

Il a convoqué la fine fleur du cinéma français. Pierre Niney est toujours aussi fiévreux. Charlotte Gainsbourg, dont la retenue du jeu constitue la marque de fabrique, interprète à contre-emploi le rôle d’une ogresse. Didier Bourdin, Jean-Pierre Darroussin, Finnegan Oldfield font un petit tour et puis s’en vont.

Pourquoi alors ne pas céder à l’enthousiasme ? Pourquoi ne pas se laisser entraîner dans cette belle fresque romanesque ? Pourquoi ne pas succomber à cet hymne émouvant à l’amour maternel ?

Un film caricatural

Parce que La Promesse… est un film d’un académisme sans âge et sans génie, un blockbuster pauvre, noyé dans une musique assourdissante, qui se contente d’enchaîner les scènes sans chercher à adopter un point de vue.

Parce que l’amour maternel qui y est décrit est si absolu et le personnage de Mina si caricatural qu’on hésite à en rire ou à en pleurer.

Parce que le personnage de Kacew/Gary est si égocentrique, si imbu de lui même, si convaincu de son destin hors du commun qu’il en devient horripilant.

Parce que le livre soi-disant autobiographique, alors qu’il s’écarte de la réalité dès qu’elle ne sert plus son propos (ainsi de la figure oubliée du père de Romain), et le film tourné en studio en Hongrie et en Belgique ne parviennent pas à installer une émotion authentique, sinon peut être dans le twist final – qui est le pur produit de l’imagination du romancier.

Tony PARODI



Éric BARBIER, La Promesse de l’aube, France, 2017, 131mn

  • Sortie : 20 décembre 2017
  • Genre : drame
  • Avec Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdin, Jean-Pierre Darroussin, Finnegan Oldfield, Catherine McCormack, Pawel Puchalski, Némo Schiffman.
  • Distribution : Pathé

En savoir plus sur le film : La Promesse de l’aube (CCSF)



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