Artdam : l’incontournable soutien technique des artistes en Bourgogne-Franche-Comté
Créée en 1983 par l’ancienne région Bourgogne, l’Ardam, agence culturelle technique en Bourgogne-Franche-Comté située à Dijon, était au départ un parc de matériel technique mis à disposition des collectivités territoriales. Depuis 2017, les missions de l’Artdam se sont diversifiées avec la nouvelle dimension régionale. Quels sont les différents rôles de l’Artdam ? Comment est-elle devenue un acteur incontournable dans le paysage du spectacle vivant dans la région ?
Une association autonome, liée à la région
C’est à l’initiative de la région, avec la loi de décentralisation culturelle en 1983, que l’agence fut créée. L’Artdam est une association indépendante dotée de son propre conseil d’administration et employant une dizaine de salariés.
Elle est financée à 50 % par la région Bourgogne-Franche-Comté, l’autre moitié l’étant par ses trois cents adhérents. « Les cinquante autres sont produits par notre action ; c’est l’intérêt de la ressource technique, elle produit une ressource, explique Stéphane Lepoil, directeur de l’Artdam. C’est intéressant car vis-à-vis de la finance publique, dans les logiques d’agence, on est plutôt sur des activités financées par des fonds publics… Or ce n’est pas notre cas. Les usagers de nos services nous financent en partie car ces derniers ont un coût, même si celui-ci est bas. »
Si l’Artdam n’est ni ouverte au champ commercial, ni à celui de l’industrie culturelle – un producteur de musique ne pourrait effectivement pas venir y enregistrer un artiste –, les associations et les collectivités peuvent en revanche bénéficier à moindre coût de ses prestations techniques.
Chacun de ces services, comme la location de matériel, du studio d’enregistrement ou encore du plateau de répétition, est facturé à un prix abordable pour ses usagers qui doivent préalablement payer une adhésion de 30 € pour les associations culturelles, 20 € pour les associations adhérentes des fédérations régionales telles que les Foyers Ruraux, la Ligue de l’Enseignement et les MJC, et 50 € pour les collectivités territoriales.
La ressource technique sur un plateau
Avec en moyenne neuf compagnies accueillies sur son plateau de répétition chaque année, la singularité de l’Artdam est d’être un lieu de résidence sans obligation de diffusion.
« Des lieux de résidence, il y en a une cinquantaine dans la région, ajoute Stéphane Lepoil. Notre particularité est de proposer un plateau vierge, qui n’est pas connecté à une salle, c’est-à-dire sans obligation de diffusion derrière. Les artistes qui viennent à l’Artdam ont une totale liberté de création. »
Les missions de l’Artdam
Le spectre de ses missions est large puisque l’agence intervient dans la prestation de ressources techniques, la formation, l’accompagnement, la médiation culturelle et l’appui aux territoires. « On forme des salariés du spectacle, des permanents de structures culturelles, des intermittents et des agents municipaux qui ont des équipements techniques dont ils ne savent pas toujours se servir, notamment en sonorisation et éclairage », détaille Mathilde Messelet, assistante de direction de l’Artdam.
Avec les nouvelles frontières régionales, le défi a été de s’adapter à un territoire plus vaste. Pour y parvenir, l’association travaille depuis 2017 avec des lieux antennes tels que la MJC Héritan à Mâcon, ou encore Les Francas du Jura à Lons-Le-Saunier. « L’idée est d’avoir des partenaires sur l’ensemble du territoire qui nous permettent d’amener le matériel au plus proche des utilisateurs. Nous ne sommes pas tout près de Belfort ; quand il s’agit d’aller à une heure de route, c’est possible, mais au-delà ça devient compliqué. »
L’accompagnement des artistes émergents
L’Artdam est aussi fortement engagée dans l’accompagnement des artistes émergents, en étroite collaboration avec la région Bourgogne-Franche-Comté et Culture Action (centre de professionnalisation des entrepreneurs culturels et artistiques).
Anne Zaïre, cheffe du service culture du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, salue le travail sur l’émergence réalisé par l’Artdam, rappelant notamment que « cette année, l’Artdam et Culture action se sont associés, en partenariat avec l’association Avignon Festival et Compagnies pour créer l’Endroit, un lieu de rendez-vous au cœur du festival Off d’Avignon, destiné à faire connaître les jeunes compagnies implantées dans la région ».
Pour Alain Renault, secrétaire du conseil d’administration de l’Artdam et ex-conseiller régional à la commission culture, c’est la rencontre des publics qui est essentielle. « Pour aider un projet à vivre, il faut qu’il y ait une logique de construction et qu’il aille à la rencontre des publics, affirme-t-il. Pour rendre possible cette rencontre, il faut trouver les bons moyens : c’est là que l’Artdam intervient. »
Présente durant trois semaines à l’Endroit pour soutenir les vingt-cinq compagnies de Bourgogne-Franche-Comté qui jouent cette année au festival Off d’Avignon, l’Artdam y tient un lieu de permanence* offrant un soutien à la fois humain et logistique aux artistes, en participant par exemple au montage et au démontage des scènes.
C’est pourquoi l’Artdam est devenue indispensable au réseau d’acteurs culturels de la région Bourgogne-Franche-Comté : elle dynamise le développement du spectacle vivant en offrant aux artistes aux artistes et aux structures un appui à la fois matériel et humain.
Correspondante Bourgogne-Franche-Comté
* Permanence au Village du Off, à l’étage de la cour professionnelle (1, rue des Écoles).
Photographie de Une – Stéphane Lepoil au milieu du parc de matériel (© Morgane Macé / Profession Spectacle)