Anouche Setbon met en scène “La lune en plein jour”, de et avec Marina Tomé
La lune en plein jour de Marina Tomé est un véritable hymne à la vie. C’est l’histoire d’une résilience, d’une métamorphose, d’une renaissance qu’elle vient ici nous transmettre. Elle témoigne de l’exil, de la transmission intergénérationnelle et nous galvanise par son écriture. En ouvrant la porte sur ses bouillonnements intérieurs, Marina Tomé permet à chacun de nous de se relier à sa force vitale, positive, à sa capacité de se redresser.
Dossier de presse
PRÉSENTATION
Avec une audace et un engagement infinis, Marina Tomé explore et surmonte par la force des mots ses blessures identitaires. Une merveilleuse reconstruction.
Une réunification de territoires. Territoires intimes et géographiques. En allant chercher au plus profond de soi ce que l’on veut dire, en creusant un tumultueux cheminement face aux épreuves de la vie, pour enfin se réconcilier avec soi et donc avec le monde. À travers ce très beau texte, créé à la Comédie de Picardie, Marina Tomé célèbre la construction de l’écriture autant que celle de son être, et rassemble des morceaux épars pour enfin se ressembler.
Comédienne sur scène et à l’écran, autrice et metteuse en scène, elle a déjà abordé la question de l’identité à travers Aria di Roma, son précédent seule-en-scène, qui explorait sa troublante relation avec la grande comédienne Anna Magnani. Initiée à partir d’un atelier d’écriture en espagnol à Paris, La lune en plein jour, cette « histoire qu’elle a créée à partir de son histoire », examine avec une audacieuse sincérité les fêlures et les fissures de son identité.
Face à deux événements marquants, l’exil d’Argentine et l’accident où elle frôle la mort, le défi de la langue et celui de se retrouver soi4même se confondent, pour enfin « donner du sens, combler le vide, recréer le lien, les points d’appui, et transmettre l’élan de la vie ».
Une bouleversante célébration de la résilience humaine et des chemins qui y mènent, où elle se raconte dans une distance pudique, sans surplomb, avec un humour aigu.
NOTE D’INTENTION
La lune en plein jour est une ode à cette formidable et inépuisable capacité d’adaptation de l’être humain.
J’écris pour trouver la réponse à une question mais depuis quelques temps je ne savais même plus quelle était la question… Je savais juste que j’avais envie de revenir à mes projets, après avoir collaboré aux projets des autres pendant des années, je voulais revenir à des questionnements plus personnels. Cultiver mon jardin intérieur. C’est en participant à un atelier d’écriture en langue espagnole, ma langue maternelle puisque je viens d’Argentine, que j’ai commencé à écrire ce texte, sans savoir au départ que ce serait un spectacle.
La question de l’identité est la question qui m’obsède. J’ai déjà abordé ce thème dans mon précédent seule-en-scène : Aria di Roma, où je racontais ma relation singulière avec Anna Magnani, comment elle m’envahissait… Ici j’ai voulu creuser plus avant cette dualité qui me constitue, la traquer pour tenter de l’épuiser. J’ai attrapé à bras le corps cette dichotomie existentielle et retraversé certaines expériences particulières de ma vie, le face à face avec la mort, avec l’exil… J’ai cherché à entendre combien ces fêlures intimes nous construisent et nous amènent peu à peu, à qui nous sommes. Et je viens témoigner du chemin et du temps qu’il faut pour recréer le lien en soi, réunifier ses territoires, saisir le sens, prendre enfin sa place et apporter à son tour quelque chose dans sa lignée. La lune en plein jour est une ode à cette formidable et inépuisable capacité d’adaptation de l’être humain.
Alors maintenant ce texte, je veux le jouer. Puisque telle est notre mission : venir sur Terre, vivre des expériences, en saisir une parcelle d’humanité et la transmettre au monde. Espérer être juste un instant, un phare pour les autres, leur permettre de saisir à leur tour, cet élan de vie si nécessaire. Jouer ce texte, me sentir libre, libre et utile. Et l’immense joie qui en découle.
Marina Tomé
La lune en plein jour de Marina Tomé est un véritable hymne à la vie.
C’est l’histoire d’une résilience, d’une métamorphose, d’une renaissance qu’elle vient ici nous transmettre. Elle témoigne de l’exil, de l’arrachement, de la confrontation avec la mort et pourtant son écriture nous galvanise. En ouvrant la porte sur ses bouillonnements intérieurs, Marina Tomé permet à chacun de nous de se relier à sa force vitale, positive, à sa capacité de se redresser.
J’ai été saisie par le parallèle singulier entre ces deux évènements : l’exil de son pays d’enfance et cette expérience extraordinaire où elle frôle la mort. Une miraculée de la vie. Ce long tunnel gris, c’est le couloir à l’aéroport, un no man’s land, un entre4deux mondes, entre l’Argentine et la France… Un entre4deux qui n’existe pas. Et d’où elle va pourtant renaître.
C’est cette double problématique que j’ai voulu mettre en lumière et qui a inspiré mes choix de mise en scène. L’adresse au public est ici essentielle. Pas de quatrième mur, même lorsque la comédienne revit des moments devant nous, c’est toujours pour nous qu’elle les revit. Entre sacré et profane, entre une démesure poétique, lyrique et une vérité simple, réjouissante qui vient nous chercher et nous remuer, chacun, au plus profond.
Pour cela, j’ai fait appel à la scénographe Oria Puppo. D’un côté des malles, entassées comme sur les docks d’un port, des malles que l’on n’a pas encore ouvertes parce que l’on n’en finit pas d’arriver ou de repartir, des malles pour évoquer cette déchirure intime de l’exil. De l’autre côté, un miroir où Marina se confronte à son double intérieur. La matière de ce miroir se gondole sous la chaleur des projecteurs et renvoie ainsi un reflet déformé. Ce reflet, en permanente transformation, souligne sa quête d’identité.
Michel Winogradoff accompagne le texte avec sa musique, comme un ange gardien, dévoile des espaces cachés, fait remonter les sons de l’enfance, ce paradis perdu que nous avons tous en nous.
Avec Jean-Luc Chanonat à la lumière, nous avons travaillé sur cette dichotomie initiale qui cherche perpétuellement sa réunification. La lumière est à la fois douce, lumineuse et violente, forte, sombre comme un cauchemar d’enfant.
La lune en plein jour est un voyage intense, toujours drôle et plein d’humanité. C’est un conte fantastique et baroque, une véritable épopée. Le spectacle ne se complait jamais dans la douleur. Sans pathos, il trace son parcours avec une tendresse extrême et un humour décapant. Marina Tomé nous tient en haleine et nous transperce de son immense véracité.
Anouche Setbon
RENSEIGNEMENTS & DISTRIBUTION
Durée : 1h20
Public : non renseigné
De et avec : Marina Tomé (texte publié aux éditions Dacres)
Mise en scène : Anouche Setbon
Décor et costumes : Oria Puppo
Musique : Michel Winogradoff
Lumières : Jean-Luc Chanonat
Production : Comédie de Picardie et Anourina Compagnie
TOURNÉE
13 janvier au 56 avril 2020 : théâtre de la Huchette (Paris 5)
.
Crédits photographiques : Ludo Leleu