A Montpellier, Réseau en Scène soutient 180 spectacles chaque année !
Entre le centre historique de Montpellier, les cafés-théâtres et les ateliers de compagnies, le réseau se tisse autour des bureaux de l’association régionale Réseau en Scène, dirigée depuis deux ans par Yvan Godard. Leur sas d’attente – fauteuils confortables, documentation variée – est à l’image de leur agence, exigeante et accueillante. Pendant plus de deux heures, le directeur nous explique le projet et la mission de l’association. Rencontre.
Réseau en Scène, un organisme public
Réseau en Scène, c’est d’abord 1 200 000 € de budget moyen annuel, utilisés pour accompagner la diffusion et la circulation de spectacles créés sur le territoire régional. En 2016, pas moins de 180 spectacles ont été ainsi soutenus !
« On se positionne à des endroits où il y a nécessité, soit de créer une dynamique, soit de la renforcer. Et à partir du moment où des relais sont pris, on arrête », explique Yvan Godard. C’est pourquoi leur maître-mot est : partenariat. Avec le COREPS – Comité régional des professions du spectacle en Languedoc Roussillon Midi Pyrénées –, afin de prévenir des événements comme ceux de 2003 autour des intermittents, ils financent à hauteur de 50 000 € une commission (équipes artistiques, formateurs, programmateurs) en vue d’identifier les besoins des équipes artistiques. « On entretient le dialogue social », résume-t-il d’un mouvement de la main.
Côté programmateurs : une aide à l’accueil de spectacles
Les conditions ? Les programmateurs doivent veiller à l’accueil de plusieurs artistes de la région, prendre des risques artistiques et favoriser la circulation des artistes. En échange, Réseau en Scène participe au minimum à 20 % du budget, attribué par une commission d’artistes et de programmateurs – lieu de décisions et « de pédagogie ! », pointe Yvan Godard, puisqu’il éveille l’attention des programmateurs à la gestion du dispositif.
L’enjeu ? « Empêcher que les productions ne puissent pas être bouclées », défend Yvan Godard. Ce dernier en profite aussi pour introduire de jeunes équipes dans les lignes des programmateurs, via un rendez-vous annuel avec la structure. Ils discutent alors du programme, échangent sur les besoins et les enjeux des partenaires – un regard croisé entre la veille des programmateurs et celle de l’équipe. Deux ou trois rencontres entre programmateurs et artistes sont par ailleurs organisées chaque année, auxquelles les chargés de la culture sont cordialement invités !
Côté compagnies : une aide à la mobilité en ou hors région
Le critère principal ? « La visibilité professionnelle ». Grâce à un dossier administratif simple, Réseau en Scène se concentre sur la construction et la cohérence du projet : diffusion, contacts professionnels, éléments financiers – critères secondaires pour l’élection des compagnies ! Si « la notification d’aide se fait dans la foulée », l’équipe artistique doit, elle aussi, avancer des frais.
Ils soutiennent particulièrement les spectacles coproduits qui favorisent une cohésion des équipes : le collectif Enjeux, par exemple, a pu déployer une plus grande créativité grâce à leur aide ! « On ne peut pas aider à la diffusion sans travailler sur la structuration », conclut Yvan Godard.
Le réseau se tisse aussi autour des questions sociales, notamment avec le projet Madeleine H/F qui sensibilise les acteurs culturels à l’égalité homme-femme par des représentations, des formations et l’établissement d’une charte.
Un réseau au-delà de l’Occitanie
Grâce à des coopérations avec les territoires limitrophes (le Massif Central, la région transfrontalière) et du personnel compétent, les artistes sont poussés au-delà des frontières de l’Occitanie. L’enjeu est clair : il faut « qu’une équipe puisse, au moment de se poser la question de la mobilité en Auvergne, avoir une réponse, qu’il n’y ait pas de barrières entre le lieu où il y avait des dispositifs et celui où il n’y en n’a plus ».
Plus largement, Yvan Godard s’inscrit dans l’ouverture à l’internationale. Avec l’aide d’un « petit collège de programmateurs et de professionnels », il invite les artistes sur des marchés ou des salons internationaux. Les responsables des questions internationales, en partenariat avec On the Move, aident ensuite les équipes à construire le projet : « un vrai enjeu pour les équipes de comprendre et de regarder ce qui se fait ailleurs ! », affirme le directeur.
Yvan Godard a ainsi su placer Réseau en Scène au cœur de l’actualité du spectacle vivant. L’ouverture que l’association souhaite garder dans tous ses projets en est sans doute la clé : « Réseau en Scène seul, ça n’a aucun sens… », conclut-il.
Joséphine RABANY
Correspondante Occitanie
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