À Besançon, ça déménage pour Culture Action !
Acteur culturel majeur en Bourgogne-Franche-Comté, Culture Action voit son cœur battant s’élargir grandement au centre de Besançon. Une belle opportunité pour renforcer ses actions au service des artistes et entrepreneurs culturels.
Situé à la Friche artistique de Besançon, un espace partagé par une trentaine d’associations et d’artistes en résidence, Culture Action – centre de professionnalisation des entrepreneurs culturels et artistiques – œuvre depuis 20 ans pour la structuration de la filière culturelle et créative (ICC). Centre de ressources, accompagnement, formations professionnelles, organisation de rencontres et gestion des données sociales, tels sont les services proposés par l’association co-dirigée par Marie-Hélène Basset et Yasser Lahssini, qui étendra ses locaux début janvier à l’espace collaboratif du 52 Battant.
Véritable intermédiaire entre les acteurs issus du terrain et les institutions, quel est le rôle de Culture Action sur le territoire de Bourgogne-Franche-Comté ? En quoi une structuration de ce secteur (spectacle vivant, audiovisuel et art contemporain) conforte-t-elle artistes et entrepreneurs culturels dans leurs activités professionnelles ?
Accompagnement et formation
Au niveau régional, Culture Action intervient de manière complémentaire avec l’ARTDAM (agence technique au service des projets artistiques) sur un plan administratif, avec une ouverture aux arts visuels :
« Une partie de notre activité se passe dans nos locaux pour les rendez-vous individuels, et plus largement pour tout notre accompagnement, explique Marie-Hélène Basset. En plus du conseil, nous proposons la formation continue, des ateliers et des temps de rencontres professionnels chez nos partenaires, comme par exemple le Centre dramatique national de Besançon. »
Composée de six personnes, l’association fonctionne avec 35 % de fonds propres et 65 % de subventions : « On est à 330 rendez-vous individuels par an et l’on compte 1200 personnes accompagnées sur l’ensemble des services », indique la co-directrice de Culture Action. Pour être accompagné, la contribution est de dix euros à l’année pour les individuels et de trente euros pour les collectifs.
Sécuriser les entrepreneurs culturels
Concrètement, Culture Action accompagne artistes et associations qui embauchent ; l’association les aiguille dans leurs pratiques afin que celles-ci soient conformes à la réglementation, notamment sur les volets des droits sociaux et de la fiscalité.
« Mes collègues assurent un rôle de conseil pour aider à l’embauche, pouvant notamment répondre à des questions sur la convention collective et la réglementation liée au secteur du spectacle vivant, confirme Marie-Hélène Basset. Certains se chargent techniquement de faire les feuilles de paie. Pour ce service-là, plus de 100 structures font appel à nous. »
Le rôle de Culture Action est donc de conforter chacun dans sa pratique « pour que les choses soient faites dans les clous ».
Connaître ses droits
Structurer pour sécuriser et avoir une meilleure connaissance de ses droits sociaux. « À la suite de la réforme sur la sécurité sociale des artistes visuels, beaucoup se sont rendu compte qu’ils avaient des trous de plus de dix ans dans leurs cotisations, se souvient Marie-Hélène Basset. Si on fait les choses correctement dès le départ, il y a donc moins de mauvaises surprises. »
Culture Action permet également d’être bien informé sur toutes les questions et problématiques liées à la fiscalité. « Dans les arts visuels, à partir du moment où l’on vend pour un euro, on est considéré comme professionnel, précise la codirectrice de l’association. Quelqu’un qui vend une toile à cinquante euros doit le déclarer, ce que peu de personnes savent. Avant, la zone de tolérance faisait qu’on avait le droit de déclarer fiscalement jusqu’à 1500 euros sans statut. »
Aujourd’hui, ce n’est plus possible, si bien que Culture Action « est là pour éclaircir tout cet environnement. On répond aussi à des questions sur les droits d’auteurs par exemple, car combien d’artistes voient leur travail reproduit sur un support lambda et commercialisé ? »
Informer et former pour que chacun puisse se professionnaliser dans son bon droit, tels sont les clefs offertes par Culture Action aux entrepreneurs et aux artistes qui peuvent être perdus dans une nébuleuse de réglementations.
L’entretien d’un réseau en quête de visibilité
Structurer la filière pour enfin contribuer à fortifier un réseau et permettre à chacun de se rassembler lors de rencontres thématiques. « Notre programmation est construite en fonction des besoins des artistes et de leurs équipes professionnelles, on essaie de trouver des axes qui vont leur permettre de travailler en autonomie, mais pas en solitaire. »
Marie-Hélène Basset insiste sur la notion de réseau, indispensable du fait que nombre d’artistes sont isolés, en dépit des aides qu’ils reçoivent. « Les chargés de diffusion, par exemple, vont défendre des projets et travailler en lien avec l’artiste, mais ils ont beaucoup de temps à passer seuls (envoi de mailings, appels et relances auprès des programmateurs…). Aller à la rencontre d’autres personnes de leur secteur d’activité leur permet d’échanger sur leurs pratiques. »
Le 20 février prochain aura lieu l’inauguration de l’extension de Culture Action dans les locaux du 52 rue Battant, un espace de co-working et d’expositions auparavant occupé par la Coursive Boutaric, qui devrait offrir davantage de visibilité aux artistes et aux structures accompagnées par l’association. Un programme d’animation et de nouveaux outils seront développés autour de cette annexe.
Si le rôle de Culture Action pourrait s’apparenter à celui d’une agence publique, son statut d’association lui permet d’agir au plus près des acteurs issus du terrain en leur offrant l’accompagnement approprié pour une meilleure professionnalisation.
Correspondante Bourgogne-Franche-Comté
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En savoir plus : site internet de Culture Action
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