18 novembre 1883 : ouverture en ré… hussite (oui, bon, c’est facile)
Instant classique – 18 novembre 1883… 136 ans jour pour jour. Le directeur du théâtre national de Prague, František Subert, avait l’ambition de créer une grande trilogie dramatique sur l’époque hussite, durant laquelle les partisans de Jan Hus, qui avait été brulé vif pour « hérésie », avaient tenu tête à l’Église catholique.
Héros national pour les Tchèques, Jan Hus a inspiré bien des artistes de la région. C’est à ce titre que Subert souhaitait inaugurer le nouveau théâtre national avec une exaltation de l’héroïsme tchèque contre l’oppression. Il demande alors à Antonín Dvořák, le plus grand compositeur tchèque de son temps après le retrait forcé de Smetana, de composer en avance une ouverture patriotique.
Le compositeur utilise un matériau folklorique et des thèmes traditionnels : le cantique de Saint-Wenceslas et le chant des hussites, « Vous qui êtes les combattants de Dieu« , déjà souvent repris, justement, par le père de la musique tchèque moderne, Smetana, dans ses propres œuvres exaltant le patriotisme bohémien.
L’ouverture est une œuvre vigoureuse, d’une grande beauté mélodique – caractéristique de Dvořák – qui ajoute pour l’occasion à l’orchestre traditionnel de la période romantique une volée de percussions qui rendent le tout encore plus solennel.
En voici une magnifique interprétation par le LSO et István Kertész, merveilleux chef (hongrois) au destin tragique, qui a laissé une intégrale des œuvres symphoniques du compositeur à peu près inégalée et qui porte parfaitement ses cinquante ans !