16 novembre 1788 : Haydn en plein triolisme
Instant classique – 16 novembre 1788… 231 ans jour pour jour. Oui, bon, je sais, le titre est un peu racoleur. N’imaginez quand même pas papa Haydn et sa Maria Anna, à laquelle il est alors marié depuis vingt-huit ans (alors qu’il était follement amoureux de sa sœur, laquelle est entrée au couvent… mais c’est une autre histoire), folâtrer avec quelque autre godelureau ou donzelle. Vous avez quand même l’esprit bien mal placé.
Il se trouve qu’après avoir écrit une série de onze trios pour piano et cordes dans les années 1750-60, Joseph Haydn revient à cette formation de façon très intense après 1784. Il en écrira treize jusqu’en 1790. Celui qui nous occupe, le vingt-quatrième dans l’ordre de l’ensemble des trios (Haydn en composera trente-neuf durant toute sa carrière) a semble-t-il été achevé voici tout juste 231 ans alors qu’il se trouve toujours à Esterhaza, à la cour des Esterhazy, son mécène-geôlier-taulier comme on voudra, depuis plus d’un quart de siècle.
Il en avait, de la chance, ce prince Esterhazy, amoureux de la musique à qui Haydn livrait tout de go ses partitions lumineuses et rafraîchissantes, comme ce trio, tiens, justement. Il est en deux mouvements, dont le premier, marqué allegro moderato, que j’ai choisi ici, est un petit bijou à lui tout seul.
Le vieil Esterhazy (75 ans au moment de la composition de ce trio) avait donc sans doute de la chance, mais papa Haydn (56 ans à la même date) commençait à en avoir un peu ras la perruque (poudrée). L’heure viendrait bientôt pour lui de voler de ses propres ailes…