14 novembre 1887 : il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour
Instant classique – 14 novembre 1887… 132 ans jour pour jour. Tchaïkovsky aimait Mozart d’un amour profond, inextinguible. Il le considérait comme incarnant toute la musique à lui tout seul. Cela remontait à son enfance, lorsqu’il avait découvert le génie de Salzbourg et ça n’était jamais parti.
En mai 1884, il écrit dans son journal : « J’ai joué du Mozart avec émerveillement. Idée d’une suite d’après Mozart. » Il est alors en pleine composition de sa troisième suite pour orchestre et semble oublier quelque peu ce projet. Pourtant, début 1886, il achète des partitions de Mozart pour élaborer sa quatrième suite pour orchestre à partir d’elles. Ce sont des œuvres méconnues ou oubliées : une gigue, un menuet, le chœur Ave verum – plus célèbre -, ainsi que dix variations pour un thème de Gluck.
En juin 1887, la suite est prête. « Pour l’instant, je ne sais pas encore comment l’intituler, écrit-il à Jurgenson, son éditeur. Il faudrait inventer un nouveau terme à partir du nom de Mozart, car si cette suite obtient du succès, j’en ferai ensuite une seconde, et même une troisième. Je n’ai pas envie de l’intituler Mozartiana, car cela rappellera Kreisleriana, etc. Ne veux tu pas te charger de trouver ce titre ? »
Jurgenson lui répond que la suite Mozartiana est sans doute le meilleur choix. La partition est totalement achevée durant l’été. Tchaïkovsky, qui en était satisfait, la dirige lui-même à Moscou pour la création, il y a tout juste 132 ans. Cette œuvre délicate et pleine d’admiration pour Mozart ne sera jamais suivie d’une seconde ou d’une troisième. Il n’y aura donc qu’une seule Mozartiana.