25 septembre 1966 : le fascinant concerto de Chostakovitch au tic-tac effrayant
Instant classique – 25 septembre 1966… 53 ans jour pour jour. Il a eu bien du mal, Dimitri Chostakovitch, pour écrire ce second concerto pour violoncelle, six ans après la création du premier.
Le compositeur se trouve en Crimée lorsqu’il en vient à bout en avril 1966. Il le dédie à son commanditaire, Mstislav Rostropovitch, comme le premier.
Le premier mouvement, noté « Largo » est une longue plainte inquiète que Chostakovitch destinait plutôt à une symphonie. Le mouvement suivant, plus animé, est tiré de danses, tandis que le dernier hésite entre apaisement et angoisse.
Quelques semaines après avoir achevé ce concerto, Chostakovitch est victime d’une crise cardiaque après un concert donné en son honneur. Il y survit mais ne sort de l’hôpital qu’après plusieurs semaines. C’est pour lui le début d’une longue série d’accidents de santé qui l’amèneront régulièrement à l’hôpital pour d’autres infarctus puis un cancer, jusqu’à sa mort en 1975. Si bien que, même s’il composera encore plusieurs œuvres, le concerto n°2 pour violoncelle est sa dernière œuvre concertante. Ce n’est donc pas un hasard si elle est si fascinante, avec son étrange finale qui semble sorti d’une horloge, avec son inéluctable et effrayant tic-tac
Le concerto est créé le jour du 60e anniversaire de Chostakovitch, le 25 septembre 1966, par l’orchestre symphonique de l’Académie d’État d’URSS dirigé par Evgeny Svetlanov, avec l’incontournable ami Slava au violoncelle. Par chance, cette création a été filmée et la voici dans son intégralité. Vous y verrez l’extrême concentration des musiciens et ce fameux air grave de Rostropovitch. Comme il est fort rare d’avoir une trace d’une création musicale, j’espère que vous pardonnerez le son précaire…