19 mai 1921 : un petit cadeau de l’homme-monde, Charles Koechlin
Instant classique – 19 mai 1921… 98 ans jour pour jour. Charles Koechlin (1867-1950) est un autre de ces compositeurs un peu malmenés par la mémoire collective et qu’il faut faire l’effort de chercher. Et quand on le trouve, on découvre un kaléidoscope.
Comment peut-il en être autrement avec un musicien qui s’est passionné à la fois pour les mathématiques, l’astronomie, la photo, le cinéma, la littérature et même l’architecture ? Randonneur acharné, il mettait la nature au-dessus de tout et cela l’a beaucoup influencé dans ses œuvres.
Pédagogue renommé, il a composé une quantité industrielle de partitions dont beaucoup sont inédites. Elles touchent un peu à tout et à tous les styles, y compris les plus audacieux et les plus difficiles (puisqu’on vous dit qu’il aimait les maths !). Ses maîtres étaient cependant d’Indy, Massenet et surtout Fauré, qu’il admirait beaucoup et qui sera son ami jusqu’à la mort de ce dernier.
Entre 1911 et 1913, Charles Koechlin compose son premier quatuor à cordes, dont les premières esquisses datent de 1902. C’est une partition très traditionnelle, dans laquelle on ne perçoit pas d’audace particulière. En revanche, on y admire une science très sûre de l’écriture musicale, une simplicité non dénuée de générosité et de sensibilité et un sens mélodique intéressant.
Il dédie l’œuvre à l’un de ses professeurs, André Gédalge et elle est créée à la Société musicale indépendante — dont Koechlin est un fondateur aux côtés de Fauré et Ravel notamment – il y a tout juste quatre-vingt-dix-huit ans aujourd’hui. Comme beaucoup des œuvres de ce compositeur inclassable, « il faut pour l’entendre un public qui ne soit pas pressé », comme disait son ami Fauré.