Action cœur de ville : repenser la ville créative
À l’initiative du ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales et du ministère de la culture, le Commissariat général à l’égalité des territoires a organisé, le 19 mars, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris, la deuxième rencontre nationale du programme “Action cœur de ville”. Son thème : innovations urbaines et territoires.
Compte-rendu 2/3
Nicolas Delon, architecte, membre du collectif “Encore heureux” qui a représenté la France lors de la dernière Biennale d’architecture de Venise, a grandi à Villefranche-de-Rouergue et observé cette bascule de « la désindustrialisation et de la fermeture des services publics ». Il préfère le terme de « récit », qui permet de « réunir des personnes », à celui d’« innovation ». « Nous devons travailler avec l’existant, regarder par exemple quels sont les matériaux disponibles. C’est comme si l’on disposait de toutes les ressources mais que l’on se sentait paradoxalement démunis. C’est en comptant sur l’intelligence collective de tous que nous pourrons créer cette ville plus joyeuse et sobre. »
Renaud Barrès, directeur du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de l’Hérault, et Francis Nordemann, Sud Architectes, interrogent Denis Thuriot et Olivier Gacquerre, maires de Nevers et Béthune sur les initiatives mises en place dans leurs villes respectives. « La smart city doit être au service des usages, souligne Denis Thuriot. La culture, qui est propice à faire ressortir la particularité d’un territoire, y tient une place essentielle. Nevers dispose d’un magnifique musée de la faïence qui continue à être un symbole mais peine à décoller en fréquentation. Nous avons donc eu l’idée de l’adosser à une Micro-folie, ces musées numériques de proximité qui permettent d’avoir accès aux œuvres des plus grands musées nationaux. Cette offre culturelle unique va ainsi abonder celle de Nevers. »
La démarche est tout autre à Béthune, où le maire souhaite « réenchanter les habitants ». « Pour rebâtir la ville, nous mobilisons un large écosystème réunissant habitants, monde économique et associatif, explique Olivier Gacquerre. Nous sommes par exemple en train de tester une expérimentation pour l’inclusion numérique. Tout habitant qui arrive à Béthune dispose d’un service multicanal, numérique autant que physique. Les mairies deviennent des lieux de ressources. Il faut recréer une forme d’accueil, de main tendue, nous différencier des territoires péri-urbains. »
À suivre…
Source : culturegouv