Carine Lacroix couronnée par le premier Prix Café Beaubourg : femme et talentueuse
Carine Lacroix a été couronnée par le premier prix Café Beaubourg pour On dormira quand on sera mort (éditions Quartett). Ce nouveau prix récompense une pièce de théâtre originale, écrite en français, jouée ou publiée au cours de la saison. Présidé par Jean-Marie Besset, le jury réunit six membres, à parité parfaite : Laure Adler, Christophe Barbier, Anne Delbée, Arielle Dombasle, Michel Fau et Jean Varela.
Humeurs actuelles
Parité ? Parlons-en, car elle fut bien présente dans les différents discours officiels et officieux. Elles étaient trois femmes pour neuf hommes, ou plutôt, trois textes écrits par une auteure contre neuf par un auteur. L’annonce avait fait polémique, le sexe devenant parfois un lieu de combat au détriment de la qualité, du sens. Ce fut l’objet de déchaînements momentanés sur les réseaux sociaux ; ce fut la colère du moment, du jour, pour se soulager comme on a va pisser, relayée par ceux dont l’idéologie déforme le regard jusqu’à faire entrer toute réalité dans son prisme de compréhension, relayée par ceux – donc – que Philippe Murray appelait les « Mutins de Panurge ».
Anne Delbée elle-même n’a pas pu s’empêcher d’y aller de ses petites phrases, en public comme en privé : « On ne sait pas si on nous récompense parce qu’on est femme ou parce qu’on a fait du travail de qualité. C’est insultant ! ». Comme un écho à Blanche Gardin lors de la dernière remise des Molière.
C’est donc sur la qualité que le jury s’est fondé tout au long du processus, conservant pour la grande finale quatre texte… à parité parfaite :
– Carine LACROIX pour On dormira quand on sera mort
– Charlotte LAGRANGE pour Désirer tant
– Milo RAU pour La Reprise
– Michel SIMONOT pour Delta Charlie Delta
Puis sont arrivés les deux derniers tours, qui ont vu… les deux femmes emporter le morceau.
Parité ? Non, qualité !
C’est finalement Carine Lacroix qui est couronnée pour l’étonnant On dormira quand on sera mort, tandis Charlotte Lagrange reçoit, pour Désirer tant, un accessit – le tout complété par « deux enveloppes au montant conséquent », selon le mot d’Arielle Dombasle, enthousiaste, ainsi que d’un trophée créé par Christian de Portzamparc pour la seule lauréate. Le tout sous la houlette bienveillante du mécène et propriétaire des lieux : Gilbert Costes.
Celle-ci a réagi sur Facebook, dans un statut public : « Contre toute attente nous sommes DEUX FEMMES à remporter le Prix Café Beaubourg !!! Charlotte Lagrange et moi. Réjouissances !! » Et de reproduire le discours prononcé lors de la remise de prix.