14 mars 1907 : Alexandre Scriabine tout en sensualité

14 mars 1907 : Alexandre Scriabine tout en sensualité
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Instant classique – 14 mars 1907… 112 ans jour pour jour. Alexandre Scriabine, pianiste virtuose devenu compositeur, était également un philosophe mystique et même messianique, qui injectait ses idées dans ses œuvres, très symbolistes, complexes, aussi denses qu’une jungle tropicale et pleines de couleurs.

Alors qu’il voyage hors de sa Russie natale, il compose en 1906, à trente-quatre ans, un poème symphonique qu’il voulait appeler « Poème orgiaque », qui aurait dû être toute une symphonie, mais qui est resté un mouvement unique. Le programme, rédigé par le compositeur, rejoint ses idées philosophiques et a été édité en Russie. Voici en résumé comment Scriabine le concevait : « Je vous appelle à la vie, forces mystérieuses, noyées dans les profondeurs obscures de l’esprit créateur, timides ébauches de la vie, à vous j’apporte l’audace ». Un programme clair et limpide, donc…

Dans sa partition, plusieurs thèmes s’enchainent : la langueur, le rêve, la volonté, l’envol, l’affirmation, qui termine l’œuvre dans un immense crescendo totalement ébouriffant. Comme d’habitude, l’orchestre nécessaire est énorme, avec forces percussions et même un orgue.

Le poème de l’Extase, son titre définitif, est créé le 14 mars 1907 à New York. C’est l’un des grands chefs-d’œuvre de Scriabine, plein d’audaces et d’une richesse instrumentale foisonnante, témoin de la masse de concepts que le compositeur, tel un traducteur, a voulu transformer en musique.

Rien de mieux qu’un chef orgiaque comme Valery Gergiev pour l’interpréter à la tête de son orchestre du théâtre Kirov, rebaptisé de son nom originel, Mariinsky, depuis plusieurs années.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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