26 janvier 1908 : la « revanchaissance » de Rachmnaninov
Instant classique – 26 janvier 1908… 111 années jour pour jour. Sergueï Rachmaninov a mis dix ans avant de revenir à la symphonie, après l’échec fracassant de sa première, qui l’avait plongé, on l’a vu, dans une dépression noire, le menant aux portes du suicide.
Une thérapie innovante avec le médecin Niels Dahl l’avait sauvé et il avait trouvé une première renaissance avec son deuxième concerto pour piano. Mais point de symphonie. En 1906, il s’installe pour quelques temps à Dresde où il ressent très vite la nostalgie de son pays – qui le harcèlera lors de son exil définitif après la révolution d’Octobre – mais où il écrira plusieurs chefs-d’œuvre. Et, justement, voilà que l’inspiration symphonique revient.
Il s’attèle en 1907 à sa seconde symphonie, non sans appréhensions ni difficultés. Très vaste, d’une durée d’une heure, ce qui est plutôt long, même si Bruckner et Mahler n’ont pas hésité à franchir ce cap, elle est clairement post-romantique, mais tout à fait conforme au style du compositeur, influencé par ses contemporains de la même mouvance, Sibelius ou même Tchaïkovsky.
L’œuvre sera créée avec succès à Saint-Pétersbourg sous sa direction – contrairement à la première symphonie qu’il n’avait pas dirigée lui-même. C’est l’une des grandes réussites de son auteur.
Son adagio est l’un de ses morceaux les plus fameux et sa beauté va vous plonger dans un océan de tendresse, qui va plutôt bien avec les photos intimes de Rachmaninov, avec sa femme Natalia, ses enfants et petits-enfants. Le compositeur y est souriant, figurez-vous, ce qui, sur ses nombreuses photos, est aussi rare que la neige au Vanuatu.