30 novembre 1924 : Maurice Ravel en met plein la vue
Instant classique – 30 novembre 1924… 94 années jour pour jour. Pendant qu’il compose son merveilleux Enfant et les sortilèges, Maurice Ravel réalise pour la violoniste hongroise Jelly d’Aranyi un « Morceau de virtuosité dans le goût d’une rhapsodie hongroise« pour violon et piano, intitulé Tzigane.
La version pour ce duo est créée en avril 1924 à Londres, mais Maurice Ravel en fait une version pour orchestre qui est, elle, créée à Paris aux Concerts Colonne, avec la même violoniste et sous la direction de Gabriel Pierné. C’est une œuvre courte, qu’affectionnent les virtuoses, même si elle leur inflige de terribles difficultés de tous ordres, avec tous les pièges possibles. À chaque fois, on tremble pour le pauvre soliste, de peur que ses doigts ne se mettent à brûler, ses cordes à sauter, ses cheveux à se hérisser et on ne respire que lorsque l’archet se lève enfin. Diabolique.
Violoniste virtuose qui a connu des hauts et des bas, Maxime Vengerov s’en est fait une sorte de spécialité et il n’est pas manchot…