2 novembre 1947 : un Requiem de Duruflé baigné de lumière
Instant classique – 2 novembre 1947… 71 années jour pour jour. Grand organiste formé par Eugène Gigout, Maurice Duruflé (1902-1986) fut un compositeur économe en productions, comme avant lui son maître en composition, Paul Dukas.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il perd un ami et se lance dans l’écriture d’un Requiem, par ailleurs commandé par la maison d’éditions musicales Durand. La première version qui en résulte est celle pour grand orchestre, orgue, solistes et chœur mixte, créée le jour des Morts de 1947. C’est Roger Désormière qui dirige à la radio cette œuvre ramassée (une quarantaine de minutes) en neuf parties. Succès immédiat.
Ce Requiem, très doux, aussi humain que spirituel, s’inscrit dans le droit fil de celui de Gabriel Fauré avec lequel il partage nombre de similitudes comme par exemple la suppression de la séquence du “Dies Irae”, qui n’apparaît que furtivement dans le “Libera me” chez Duruflé. Ce dernier reprend les thèmes grégoriens, ce qui s’entend particulièrement au début de l’œuvre.
Ce Requiem ne recèle donc rien des combats qui traversent celui de Giuseppe Verdi, par exemple. Il porte sur la mort un regard apaisé et offre comme linceul une douce lumière enveloppante et consolante, à peine traversée çà et là de fulgurances, comme dans l’extrait choisi ici, l’un des seuls moment de cette œuvre où l’on entend un fortissimo.